Lille. Un réseau de cambrioleurs achetait des voleuses
Douze personnes ont été mises en examen pour traite d'êtres humains et vol en bande organisée.
JUSTICE - C'est un réseau international de traite d'êtres humains qui vient d'être démantelé à Lille. Douze personnes ont été mises en examen, soupçonnées d'avoir forcé des jeunes femmes "achetées" en Serbie à voler, ont annoncé samedi 29 septembre les responsables de l'enquête. En majorité Tziganes serbes, ils sont mis en examen pour traite des êtres humains en bande organisée et vol ou tentative de vol en bande organisée, a déclaré Virginie Girard, vice-procureur de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Lille.
Comment procédait le réseau ?
Le clan achetait et hébergeait des jeunes femmes, majeures, en vue de cambriolages. "Les voleuses de premier niveau étaient achetées à la famille, en Serbie, dans le cadre d'un pseudo-mariage. Elles étaient revendues ensuite pour former d'autres équipes", a expliqué le lieutenant-colonel Eric Matyn, commandant de la section de recherches de Lille de la gendarmerie nationale.
"Si la voleuse était moins bonne, c'était 40 000 euros. L'agent traitant suivant pouvait monter jusqu'à 70 000 euros si elle avait réalisé les objectifs qui lui avaient été assignés", a-t-il détaillé. "Si la voleuse était repérée, le clan la reprenait et la mettait pendant deux ou trois mois à l'abri dans une maison dédiée, avant d'être remise dans le circuit ou revendue", a-t-il précisé, parlant d'un "réseau très structuré de professionnels". Certaines de ces jeunes femmes subissaient des violences physiques et leur passeport était confisqué.
Qui a été arrêté ?
Seize personnes ont été arrêtées mardi, dont douze en France, dans une cité de Ronchin (Nord) et à Pavillons-sous-Bois et Tremblay-en-France (Seine Saint-Denis), selon Le Parisien. Ainsi que trois en Belgique et une en Allemagne. Trois autres font l'objet d'un mandat d'arrêt européen. "On est allé de la petite voleuse avec son tournevis jusqu'au receleur", a expliqué le lieutenant-colonel Matyn.
Les cambrioleurs agissaient dans toute la France, mais aussi en Allemagne et en Belgique en s'appuyant sur "une diaspora linguistique, ils parlent romani", a-t-il expliqué. "Ils ont déjà eu maille à partir avec la justice belge et ils sont venus à Lille pour remonter leur réseau", a-t-il ajouté.
Le montant du butin ?
Plus de 600 000 euros de bijoux en or ont été saisis en France, selon Le Parisien. A ajouter à plus de 200 montres de luxe, 40 000 euros en liquide, représentant un préjudice de plusieurs centaines de milliers d'euros supplémentaires. Des terrains ont aussi été réquisitionnés à Jülich (Allemagne), ainsi qu'une dizaine de kilos d'or chez un bijoutier d'Anvers (Belgique), et "quatorze Mercedes et deux camping-car dernier cri retrouvés dans le Nord", rapporte le quotidien.
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