Les radars sur Facebook : des suspensions de permis demandées
Qui peut publier les adresses de radars ? Sans trancher, le procès entamé mardi au tribunal correctionnel de Rodez aura éclairci les positions de chacun et surtout rappelé quelques ambiguïtés
Un groupe de 15 personnes qui alimentaient une page Facebook en informations sur les emplacements de radars en Aveyron a dû rendre des comptes devant la justice. Le débat a tourné autour de la notion de "détecteurs de radars" et de l'intérêt de Facebook, qui en l’occurrence n’était pas attaqué.
Des suspensions de permis demandées
Le procureur de Rodez, Yves Delpérié, a requis une période de suspension du permis de conduire contre le groupe qui avait l’œil pour repérer les képis des forces de l’ordre et les radars en tout genre. La suspension demandée va de 15 jours à quatre mois. Selon son argumentaire, ces internautes "auraient cherché à échapper à la loi ". Et le procureur s’en est pris à Facebook :
"Une blogosphère où tout serait permis et où dénoncer les gendarmes donnerait un statut de héros."
Les aides à la conduite en question
Un avocat spécialisé dans le droit automobile, Me Rémy Josseaume a plaidé la relaxe ou une dispense de peine pour les onze membres du groupe qu’il défend de toute entorse à la légalité. L’avocat s’est appuyé sur une décision d’une Conseil d’Etat datant de 2013, qui avait autorisé "les solutions d’aide à la conduite, avec des zones de danger ".
Il est vrai que derrière ce terme, sont rangées des infos en tout genre, comme un obstacle sur la voie …ou un radar. Zones de danger, c’est d’ailleurs la terminologie utilisée par certaines sociétés de boitiers GPS, qui n’ont pas d’ennuis.
Reste le poids des chiffres rappelés par les associations pour la sécurité routière en Aveyron où la mortalité routière a explosé en 2013, avec une hausse de 126%. Le nombre de tués sur les routes du département est passé de 15 à 34. Le jugement dans cette affaire de droit routier est mis en délibéré au 3 décembre.
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