Cet article date de plus de douze ans.

Les petits trafics de la police du Nord pour acheter des ampoules

Trois grands patrons de la police de Lille, Roubaix et Tourcoing sont soupçonnés d'avoir alimenté une caisse noire, en revendant l'objet de leurs saisies... pour régler les dépenses courantes de leurs commissariats. La faute au manque de moyens, déplorent les syndicats de police.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
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Il n'y aurait donc pas de petit profit... même au sein de la police. Ils sont trois commissaires centraux et plusieurs policiers à faire l'objet d'une enquête interne de la direction départementale de la sûreté publique. Leur tort : avoir revendu des objets qui, en principe, doivent être détruits.

Pour acheter une ampoule ou une carte routière

Ces objets en tout genre proviennent de saisies après des cambriolages ou des perquisitions. Ils sont en général restitués à leurs propriétaires, mais le cas échéant, le juge ordonne leur destruction. Pourtant, en 2009, les fonctionnaires de Tourcoing ont une idée : revendre ce qui peut l'être (pièces de vélo, scooters...) à des ferrailleurs. De quoi se constituer une caisse de secours de 800 à 1.300 euros, pour subvenir aux besoins quotidiens du commissariat : changer une ampoule, acheter une carte routière ou un GPS, ou repeindre un mur.

"Que des hauts-fonctionnaires aillent à la limite de la légalité, c'est révélateur "

Selon le directeur de la sûreté de Lille, il n'y aurait pas eu d'enrichissement personnel, mais ce petit trafic reste néanmoins illégal. "Une mauvaise pratique ", dit-il. Les syndicats de police eux disent tomber des nues, mais dénoncent l'indigence grandissante des commissariats qui ont poussé leurs collègues à cette extrémité. "Le budget de la direction départemental du Nord a chuté de 40% , affirme Fabrice Danel, secrétaire département d'Unité SGP-Police. Que des hauts-fonctionnaires aillent à la limite de la légalité, c'est révélateur ".

 

 


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