Le tribunal de Pau était fermé : un meurtrier présumé peut-être remis en liberté
Franck Lasserre, 41 ans, est en détention provisoire depuis le 10 septembre 2010, pour le meurtre présumé d'un homme qu'il soupçonnait d'avoir une liaison avec son épouse. C'est la procédure : tous les six mois, le juge des libertés et de la détention doit examiner le maintien en détention d'une personne mise en examen. Or, la justice réalise, mais un peu tard, que le délai arrive à son terme le 10 mars à minuit. Va donc pour le 10 mars : le meurtrier et les parties de cette affaire sont convoqués précipitamment à 14h au palais de justice de Pau.
Le 10 pourtant tombe un samedi, quand les heures ouvrables du tribunal s'étendent du lundi au vendredi. L'avocat, ponctuel, se présente et trouve donc portes closes. Il tambourine aux cinq issues du bâtiment, actionne l'interphone de secours, et tombe sur un répondeur quand il téléphone. Il est pourtant réellement attendu à l'intérieur, mais ne le voyant pas venir, et n'entendant vraisemblablement pas ses coups de boutoirs, le juge convoque un avocat de permanence -récusé par le mis en examen- et décide le maintien de détention de Franck Lasserre.
"Une atteinte exceptionnelle aux droits de la défense "
C'est ce qu'a plaidé ce matin son avocat, Me Thierry Sagardoytho, qui évoque un vice de procédure inédit et demande l'annulation de l'ordonnance de maintien en détention de son client, c'est-à-dire sa remise en liberté immédiate. L'avocat général lui a donné raison, au nom de la crédibilité de la justice. Décision le 27 mars.
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