Thierry Allègre a ététiré au sort pour être juré de cour d'assises en novembre 2010. Il s'agit dejuger un agriculteur accusé du viol d'un mineur. A l'issue des débats, il s'estforgé sa conviction. Pour lui, l'auteur présumé du crime est innocent. Mais lesautres membres du jury ne le suivent pas. L'accusé écope d'une peine de cinq ans deprison, dont deux avec sursis.Six mois plus tard, Thierry Allègre craque, aupoint de violer le secret des délibérations qui s'impose normalement à tousceux qui ont prononcé un verdict. Dans une interview, il dénonce l'attitude dela présidente de la cour d'assises. Il raconte qu'elle a influencé les jurés,qui étaient plusieurs à douter, pour aboutir à tout prix à ce verdict deculpabilité. Allègre obéit alors tout simplement à sa conscience, explique sonavocat Hubert Delarue.Aujourd'hui, ThierryAlègre risque à son tour une condamnation. La violation du secret du délibérépeut valoir jusqu'à un an de prison. Laprésidente de cour d'assises mise en cause, elle, est à la retraite. Elle n'apas été inquiétée par sa hiérarchie. L'agriculteur présumé violeur a obtenu la cassationde sa condamnation...