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Le procès Chirac s'ouvre... sans lui

Le procès des emplois présumés fictifs de la Ville de Paris s'est ouvert sans son principal intéressé... et pourrait se poursuivre ainsi. Le parquet a demandé au tribunal d'accepter que Jacques Chirac soit représenté par ses avocats. Ceux-ci avaient fait valoir quelques minutes plus tôt qu'il n'était "plus dans une situation aujourd'hui de se souvenir de faits qui ont plus de 20 ans".
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Dans la salle comble de la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris, huit prévenus cet après-midi sur les chaises capitonnées. Manquent deux autres : Marie-Thérèse Poujade, absente pour raison de santé... et Jacques Chirac, ancien président de la République qui a adressé vendredi au président du tribunal une lettre demandant que ses avocats puissent le "représenter". Lettre accompagnée d'un rapport médical rédigé par le professeur Olivier Lyon-Caen, neurologue à la Pitié-Salpétrière.

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Ce rapport médical évoque des "troubles sévères de la mémoire" et "d'importantes erreurs de jugement et de raisonnement" . "Il appartient au tribunal de dire s'il est ou non convaincu" par ce rapport, a estimé Me Jean Veil, l'un des avocats de Jacques Chirac.

Le parquet lui s'est déjà prononcé. Le procureur Michel Maes a déclaré accepter l'excuse médicale de l'ancien chef de l'Etat.

L'association anti-corruption Anticor en revanche demande "une expertise judiciaire totalement contradictoire et transparente" . Selon Me Jérôme Karsenti, il est tout à fait possible de "désigner un expert ce jour, qui pourra rendre un rapport dès demain" .

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Le président du tribunal Dominique Pauthe a déclaré au début de l'audience qu'il statuerait plus tard sur la tenue éventuelle du procès en l'absence de l'ancien chef de l'État. Celui-ci dispose de plusieurs options : accepter la demande des conseillers de Jacques Chirac, demander une contre-expertise médicale indépendante, ou requérir sa présence. Mais encore, dispenser l'ancien chef de l'État d'audiences et le juger quand même, tenir le procès mais ne pas statuer à son encontre ou enfin, décréter un renvoi général du procès.

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