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Safran condamné à Paris pour "corruption active" au Nigeria

Le groupe électronique et de défense français a été condamné à verser 500 000 euros d'amende pour avoir versé des pots-de-vin entre 2000 et 2003.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'entrée d'un site du groupe Safran, à Saint-Medard-en-Jalles, près de Bordeaux (Gironde). (PATRICK BERNARD / AFP)

JUSTICE - Quelque 500 000 euros. C'est l'amende dont devra s'acquitter le groupe d'aéronautique et de défense Safran, dont l'Etat détient 30%. L'ex-Sagem, aujourd'hui un des groupes du CAC 40, a été condamné mercredi 5 septembre par le tribunal correctionnel de Paris pour "corruption active" d'agents nigérians entre 2000 et 2003, en marge d'un contrat pour la fabrication de cartes d'identité.

Safran s'était vu attribuer, en 2001, sous la présidence d'Olusegun Obasanjo, un énorme contrat de 214 millions de dollars (171 millions d'euros) pour la fourniture au Nigeria de 70 millions de cartes d'identité. L'enquête avait établi que les pots-de-vin avaient atteint jusqu'à 500 000 dollars (plus de 380 000 euros), sans compter divers cadeaux, dont des montres Rolex. Elle avait été ouverte en France en janvier 2006, après des dénonciations au Nigeria, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.

Deux cadres relaxés

En mai 2005, le président nigérian avait pris à partie l'ancien directeur général de Safran, lui lançant durant un colloque : "Sagem n'avait pas besoin de graisser la patte de qui que ce soit, mais malheureusement, vous l'avez fait."

Deux cadres, qui étaient également poursuivis, ont en revanche été relaxés par le tribunal. Des peines de 15 et 18 mois de prison avec sursis avaient été requises contre eux, ainsi qu'un amende de 15 000 euros chacun. Le parquet n'avait pas requis de peine précise contre Safran, jugé en tant que personne morale pour avoir avalisé les paiements, laissant le tribunal apprécier.

Le groupe fait appel

Le groupe a réagi en anonçant dans un communiqué avoir "décidé de saisir la Cour d'appel de Paris" car il est "en désaccord" avec la décision du tribunal. 

Safran estime que l'information judiciaire a montré "qu'aucun des dirigeants de Sagem n'avait eu connaissance des faits argués de corruption au moment où ils ont été commis".

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