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Le coup de colère des policiers après la mise en examen de l’un des leurs

Plusieurs centaines de policiers ont manifesté hier vers 22 heures sur les Champs-Elysées à Paris. Une manifestation pour protester contre la mise en examen de l’un des leurs pour homicide volontaire. Il est accusé d’avoir tué un évadé lors d’une tentative d’interpellation.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Une manifestation rare et spectaculaire. Hier soir plusieurs
centaines de policiers ont défilé sur les Champs-Elysées qu’ils ont descendu
toutes sirènes hurlantes. Un mouvement de protestation après la mise en examen
d’un de leurs collègues pour homicide volontaire.

Ce policier est accusé d’avoir tiré sur un homme de 28 ans
samedi soir à Noisy-le-Sec. Un délinquant multirécidiviste visé par un mandat d’arrêt.
Le policier mis en examen a affirmé s’être retrouvé face au fuyard à l’issue d’une
course poursuite. Dans son premier témoignage, il a raconté que l’homme l’aurait
visé en tendant son bras armé vers lui. Le fonctionnaire, expliquant agir en
état de légitime défense, a alors tiré à quatre reprises.

Sauf que cette thèse de la légitime défense semble mise à mal par les premiers
éléments de l’enquête. L’autopsie a révélé que la victime a été mortellement
touchée par une balle dans le dos. Un témoin raconte avoir vu "un homme
qui faisait feu en direction d’un fuyard"
. Le parquet de Bobigny a ouvert
une information judiciaire pour "violences volontaires avec armes par une
personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans
intention de la donner"
. Une qualification aggravée par le juge d’instruction
qui a retenu l’homicide volontaire.

Et c’est
cette qualification qui provoque la colère des policiers. Pour Nicolas Comte,
secrétaire général du SGP-FO Unité, "Nous ne nions pas le fait que la justice doit faire son
travail. Mais la qualification d'homicide volontaire retenue par la juge est
incompréhensible, tout comme l'interdiction d'exercer la profession de policier,
qui va le priver de son salaire"
.

Le ministre de l’Intérieur
Claude Guéant a dit "comprendre l’émotion" des policiers affirmant
qu’il appartenait "à la justice de faire la lumière sur ce qui s’est
passé"
. Il a par ailleurs reçu une délégation dans la soirée.

En pleine campane électorale, cette affaire commence à prendre un
tour politique, avec la réaction du secrétaire national de l’UMP Bruno
Beschizza, un ancien syndicaliste policier. Il s'en est pris à "certains
juges"
accusés de "n'appliquer que la présomption de culpabilité"
en oubliant "la présomption d'innocence" face à "certains policiers" .

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