La guerre des sauces entre "L'Entrecôte" et "Bistro Régent" devant la justice
Le restaurant l’Entrecôte est une institution culinaire réputée. Depuis 1966, cette chaîne de bistrots, originaire de Bordeaux, propose une formule unique et inchangée depuis sa création : un faux-filet accompagné de frites et d’une sauce maison dont la recette est jalousement gardée par la famille Gineste de Saurs, créatrice de la franchise.
C’est de cet assaisonnement et en particulier de son plagiat dont il a été question, mardi, au tribunal de Bordeaux. Car depuis l’arrivée d’un concurrent, le Bistro Régent, ce dernier se targue de détenir, lui aussi, le secret de la célèbre sauce. Jérôme Tassi, l’avocat de Corinne Gineste de Saus, héritière et gestionnaire des cinq restaurants estampillés L'Entrecôte, est catégorique : le Bistro Régent copie la société de sa cliente. "Le Bistrot Régent n'existait pas en 2010. Effectivement, en 2015, il connaît un véritable succès dû en partie au suivisme et au parasitisme de l'Entrecôte" , analyse-t-il.
"Concurrence parasitaire"
L'avocat réclame 900.000 euros de dommages et intérêts pour sa cliente. Déjà, en février 2014, une assignation avait été lancée par Corinne Gineste de Saus à l'encontre de Marc Vahove, le propriétaire de la chaîne Bistrot Régent. Motif : "concurrence parasitaire". Corinne Gineste de Saurs reprochait à son rival d’ouvrir des Bistro Régent à côté de ses propres restaurants, comme à Toulouse ou Montpellier, et de se servir de l'Entrecôte comme d’un faire-valoir. Dans une publicité pour l'enseigne de M. Vahove, un slogan affirmait : "vous aimez l’Entrecôte, vous adorerez la franchise Bistro Régent" . Une telle publicité comparative est "illicite ", avait estimé Me Jérôme Tassi. Un argument écarté par Me Guignard, l'avocat de Marc Vahove : "L'Entrecôte n'a pas de soucis à se faire puisque son chiffre d'affaires n'a pas baissé, bien au contraire."
A l'audience mardi, devant le tribunal de commerce, le propriétaire du Régent a affirmé que sa sauce était différente de celle de l'Entrecôte et que ce qu'offrait sa chaîne de restaurants n'avait "rien à voir " avec celle de l'institution bordelaise : elle ne propose pas les mêmes plats de viande, par exemple. Il a également fait remarquer que sur son site Internet le "E" majuscule d'Entrecôte, pouvant induire une confusion avec le restaurant du même nom avait depuis été transformé en "e" minuscule. Verdict du tribunal le 6 octobre.
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