La colère des magistrats "n'est pas un caprice ou une récupération politique", affirme la présidente de l'USM
Céline Parisot a réagi aux propos du ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, qui mercredi matin sur France Inter, s'inquiétait d'une "instrumentalisation" politique de la mobilisation des magistrats.
Les manifestations du monde de la justice mercredi 15 décembre ne sont "pas un caprice de quelques syndicats ou une récupération politique", a affirmé sur franceinfo Céline Parisot, présidente de l'Union syndicale des magistrats (USM), après les déclarations d'Éric Dupond-Moretti mercredi matin sur France Inter.
Le mouvement est parti "d'une étincelle sur un terreau complètement desséché", rappelle Céline Parisot. "Cette étincelle est la tribune" publiée dans le journal Le Monde, "qui a mis le feu extrêmement rapidement. C'est la souffrance au travail, aujourd'hui dans nos professions, qui est très prégnante, qui est vraiment quotidienne et que nous ne pouvons plus supporter pour les justiciables".
Obtenir des moyens "dignes pour la justice"
La présidente de l'USM estime que les magistrats ne peuvent "plus supporter de prétendre rendre la justice alors que les conditions dans lesquelles nous la rendons sont totalement insatisfaisantes". Les magistrats ne peuvent plus "rendre la justice en pleine nuit, alors qu'on est tous complètements épuisés, ce n'est pas possible. On en a trop marre et on ne peut pas laisser les justiciables dans une telle situation, parce que ce sont eux qui subissent tout ça".
Une délégation de l'intersyndicale a été reçue en début de soirée mercredi 15 décembre par le directeur de cabinet du ministre chargé des Comptes publics, Olivier Dussopt. Céline Parisot se "félicite d'avoir été reçue à Bercy", car les syndicats ont eu "l'opportunité de présenter les problèmes de nos professions, les problèmes de la justice, qui sont quand même très spécifiques".
Les syndicats reçus à Bercy
Elle estime avoir eu "une écoute attentive qui montre quand même une prise en compte de la souffrance des professionnels". Elle dit espérer "que ce ne soit pas vain et qu'on puisse constater une évolution significative". "Nous asséner aujourd'hui le discours gouvernemental habituel, on ne peut plus l'entendre", alerte encore la magistrate.
Elle reconnaît que le ministère de la Justice "a reçu plus que d'autres en pourcentage d'augmentation, en valeur absolue. Mais on part de tellement bas qu'aujourd'hui, on ne peut plus l'entendre".
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