Cet article date de plus de douze ans.

L'ouverture du procès des reclus de Monflanquin à Bordeaux

L'emprise mentale face à la justice. Ce lundi s'ouvre à Bordeaux le procès dit des "reclus de Monflanquin". Pendant une dizaine d'année, une famille noble du Sud-Ouest a vécu sous la coupe d'un homme. Elle a dilapidé pour lui 4,5 millions d'euros dans cette affaire.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Fabien Cottereau Maxppp)

Le tribunal correctionnel de Bordeaux juge Thierry Tilly
à partir de ce lundi pour une liste de délits longue comme le bras : séquestration
avec libération avant le 7ème jour en vue de faciliter la commission d'un
délit, violences volontaires sur personne vulnérable avec préméditation,
pour un épisode concernant une des victimes, et abus frauduleux de
faiblesse de personne en état de sujétion psychologique pour toute la famille.

C'est l'histoire d'une manipulation qui a pris des
proportions troublantes. Pendant plus de dix ans, onze membres d'une
famille ont suivi aveuglément les paroles et les ordres d'un gourou, Thierry Tilly.

Une famille entière sous influence

C'est un homme pourtant "sans charisme" assure Ghislaine de Védrines qui le rencontre dans son école de secrétariat parisienne en 1999. Il parvient pourtant, au fil des mois, à se rendre indispensable au travail. Puis il s'invite au domaine familial où il conquiert la confiance aveugle de la matriarche, de ses trois enfants quinquagénaires, de deux de leurs conjointes et des cinq petits-enfants adolescents.

Un complot franc-maçon

La famille se retranche peu à peu dans son château du Lot-et-Garonne. De 1997 à 2009, Thierry Tilly leur a fait croire qu'il est agent
secret et que la famille est en danger à cause d'un complot franc-maçon.

Et
pour financer sa protection, la famille de nobles dilapide la plupart
de ses biens. Le préjudice est estimé à 4,5 millions d'euros. Il faudra finalement
attendre la défection de trois membres de la famille et l'intervention d'un spécialiste des
sectes pour que l'étau se desserre.

Outre Thierry Tilly, il y a un second mis en examen dans cette affaire :
Jacques Gonzales, présenté comme le patron du premier. Il aurait reçu une bonne
partie de la fortune de la famille de Védrines.

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