L'affaire Muller pour la troisième fois devant les assises
Le 8 novembre 1999, à 21h24, Jean-Louis Muller appelle la gendarmerie
de Strasbourg et prononce ces mots : "Il y a ma femme qui vient de se
suicider ". Brigitte, 42 ans, est
retrouvée morte dans la salle de jeux des enfants, un revolver à ses pieds. C'est
un Magnum 357, l'une des armes préférées de Jean Louis Muller, féru de
balistique. Aucune empreinte digitale sur le revolver, peu de résidu de tir sur
le corps de Brigitte... L'enquête, sommaire, conclut à un suicide.
La famille refuse la thèse du suicide
Mais pour les
parents de Brigitte, ses frères, ses amis, cela ne colle pas. Cette maman aimante
de deux fils de 9 et 14 ans vient de rencontrer Hans-Peter, un chercheur au
CNRS. Trois jours avant sa mort, ils ont échangé leur premier baiser sur un
banc public. "Je réalise combien on peut apprécier la vie ",
écrit-elle alors à des cousins. L'enquête est donc rouverte et aboutit au renvoi de
Jean-Louis Muller devant les assises, contre - c'est assez rare - l'avis du
parquet général de Colmar, qui juge les charges insuffisantes contre lui.
Défendu par le célèbre pénaliste Eric Dupond-Moretti
Depuis treize ans, Jean-Louis Muller
clame son innocence, s'appuie sur des expertises balistiques qui affirment que c'est un suicide, mais qui sont contredites par d'autres experts. A deux reprises, la justice l'a reconnu coupable et l'a condamné à 20 ans de réclusion criminelle. Mais la cour de cassation avait cassé la condamnation de la cour d'appel, pour une question de procédure.
Pour
ce nouveau procès, Jean-Louis Muller a fait appel à un ténor du barreau, Eric Dupont-Moretti,
qui espère obtenir l'acquittement.
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