L'affaire Bettencourt en quelques dates
Décembre 2007 : une histoire de famille
Fin 2007 : La fille de la milliardaire Liliane Bettencourt
porte plainte pour abus de faiblesse contre l'artiste François-Marie Banier. Françoise Meyers-Bettencourt
accuse le photographe de profiter des largesses de sa mère. Elle estime qu'il
lui aurait extorqué des millions d'euros. Le parquet de Nanterre mène les investigations sous la houlette du juge Philippe Courroye. Le dossier est classé sans suite en septembre 2009.
Françoise Meyers-Bettencourt saisit alors le juge des tutelles. Le volet "abus de faiblesse" n'est toujours pas clos et les investigations se poursuivent.
Juin 2010 : le début du scandale politique
Juin 2010 : L'affaire Bettencourt rebondit au mois de juin. Mediapart et
Le Point publient des enregistrements réalisés en cachette par le majordome des
Bettencourt en 2009 et 2010. Ces enregistrements révèlent la vulnérabilité de Liliane
Bettencourt, des opérations destinées à échapper au Fisc. Ils dévoilent aussi
des intrusions possibles de l'Élysée dans la procédure judiciaire, des soupçons de
financement illicites de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy à travers notamment Eric Woerth. Le ministre du Travail de l'époque était en 2007 trésorier de la campagne de celui qui deviendra président de la République.
Fin juin : On apprend qu'en 2008, Éric Woerth serait intervenu pour l'octroi de la Légion d'Honneur au gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre. Dans le même temps, l'épouse du ministre travaille pour une société chargée d'administrer les dividendes de l'Oréal versés à Liliane Bettencourt nourrissant des soupçons de trafic d'influence.
Juillet 2010 : L'ancienne comptable de Liliane
Bettencourt affirme avoir retiré, en 2007, 50.000 euros à la demande du
gestionnaire de fortune de l'héritière de L'Oréal. Une somme destinée à Eric
Woerth pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy.
12 Juillet : Sur France 2, Nicolas Sarkozy soutient officiellement son ministre.
Mais la position d'Eric Woerth est intenable. Il quitte le gouvernement quatre mois plus tard
Courant 2010 : Les différents enregistrements laissent penser
que le procureur Courroye, qui menait l'enquête préliminaire, recevait des
ordres de l'Élysée afin de classer sans suite la plainte pour abus de faiblesse.
Les relations d'amitié entre le juge Courroye et Nicolas Sarkozy nourrissent
toutes les suspicions. Là encore, le chef de l'État est obligé de s'en expliquer.
Fin 2010 : L'affaire Bettencourt est retirée
des mains du tribunal de Nanterre. Elle est délocalisée à Bordeaux. C'est
l'inflexible juge Gentil qui mène les
investigations, accompagné de deux autres juges.
2011-2013 : le juge Gentil aux commandes
Sous la houlette de ce juge réputé inflexible, les
investigations partent tous azimuts. Il convoque les différents protagonistes, les met en examen au fur et à mesure, à commencer par François-Marie Banier puis Patrice de Maistre, mis en examen pour
trafic d'influence fin 2011. Ce dernier dort trois mois en prison. Eric Woerth est lui mis
en examen en février 2012 pour trafic d'influence passif et recel.
Juin 2012 : 15 jours après avoir quitté l'Élysée,
Nicolas Sarkozy redevient un justiciable ordinaire. Rien désormais n'empêche
sa convocation par le juge Gentil qui mène plusieurs perquisitions au mois de juillet.
Dans les bureaux et au domicile de l'ancien président de la République. Dans
les agendas de ce dernier, il trouve la mention de rendez-vous avec un certain "PH C" aux
moments-clés de l'affaire. Des initiales "PH C" qui semblent désigner Philippe Courroye.
22 novembre 2012 : Le juge Jean-Michel Gentil convoque Nicolas Sarkozy dans son bureau de Bordeaux. Après 12 heures d'audition, il place l'ancien président de la République sous statut de témoin assisté.
21 mars 2013 : Le juge Gentil convoque une nouvelle fois Nicolas Sarkozy. Cette fois, l'ancien chef de l'Etat est confronté à plusieurs membres du personnel des Bettencourt. Après plusieurs heures dans le bureau du juge à Bordeaux, il en ressort avec une mise en examen pour "abus de faiblesse". Son avocat annonce qu'il va faire appel.
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