Kerviel, condamné en appel, va se pourvoir en cassation

Jérôme Kerviel est ressorti libre de la cour d'appel de Paris ce mercredi. Un répit de courte durée. Si la cour n'a pas émis de mandat de dépôt -un juge d'application des peines s'en chargera-, elle a bien confirmé la condamnation de l'ancien trader à cinq ans de prison dont trois ferme et à 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts, soit l'intégralité de la perte qu'il a fait subir à sa banque en 2008. La peine est toutefois moins sévère que la peine maximale (de cinq ans ferme) requise par le parquet lors du procès en appel en juin. 

"Un arrêt fantaisiste"

Arrivé dans un costume noir, le visage tendu, le jeune homme de 35 ans a été reconnu coupable "d'abus de confiance, faux et usage de faux, introduction frauduleuse de données dans un système informatique". "Un arrêt fantaisiste ", "une injustice lamentable ", selon sa défense, qui avait demandé la relaxe. 

Après avoir écouté l'énoncé de l'arrêt de la cour sans broncher, l'ex-trader est sorti du Palais de justice accompagné de sa défense, sans un mot. Il est revenu cependant sur cette décision quelques heures plus tard sur RTL, se disant "effondré " et annonçant qu'il va se pourvoir en cassation. 

 "La culpabilité pleine et entière de Kerviel" (Accusation)

Jérôme Kerviel, aujourd'hui sans emploi, va-t-il pouvoir verser les 4,9 milliards d'euros qui lui sont réclamés ?  Les avocats de la banque eux-même ont dit la Société générale "réaliste " quant au versement de ces dommages et intérêts astronomiques. "Elle ne renonce pas. Elle examinera la situation de M. Kerviel, le cas échéant avec ses avocats ", a déclaré Me Jean Veil.

Des attendus accablants

Jérôme Kerviel a été le seul poursuivi en justice dans cette affaire qui a valu à la Société général une amende 4 millions d'euros de la commission bancaire et provoqué le licenciement de plusieurs cadres de la banque. L'ancien trader pendant ses deux procès a admis avoir perdu le sens des réalités mais a toujours affirmé avoir agi à la connaissance de ses supérieurs. 

"Une ingéniosité confinant jusqu'au machiavélisme"

Pourtant, les attendus de l'arrêt de la cour d'appel décrivent un personnage d'un "exceptionnel sang froid ", "d'une ingéniosité, confinant jusqu'au machiavélisme ", "unique concepteur, initiateur et réalisateur du système de fraude ".