Cet article date de plus de douze ans.

Karachi : 10 millions de dollars versés au président pakistanais en 1995

Selon "Libération", la justice détient des éléments qui prouveraient que les dirigeants pakistanais ont reçu des pots-de-vin les encourageant à opter pour le contrat d'armement français.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Le président pakistanais, Asif Ali Zardari, s'exprime dans la cour de l'Elysée après avoir rencontré Nicolas Sarkozy, le 2 août 2010. (REMY DE LA MAUVINIERE / AP / SIPA)

L'enquête du juge Renaud Van Ruymbeke sur l'affaire Karachi progresse. Selon Libération (article payant), le magistrat détient désormais des relevés bancaires prouvant que le président pakistanais Asif Ali Zardari a reçu 10 millions de dollars sur un compte en Suisse en 1995, année de signature du contrat d'armement Agosta, en vertu duquel la France a vendu ses sous-marins au Pakistan pour plus de 826 millions d'euros. 

"Ces virements prouveraient que les dirigeants pakistanais d'alors ont encaissé des pots-de-vin les incitant à choisir le contrat français. Ils confortent également la piste que suivent aujourd'hui les magistrats français, à savoir que c'est l'arrêt du versement de ces commissions qui aurait entraîné l'attentat de Karachi en 2002 et ses onze morts français", décrypte Libération.

Un ex-associé de Takieddine auteur des versements

Les 10 millions de dollars ont été versés sur un compte à Zurich en cinq virements, de 1 à 3 millions de dollars chacun, étalés entre le 7 mars et le 30 août 1995. Ils ont été effectués par Abdul Rahman El-Assir, cet ex-associé de l'homme d'affaires Ziad Takieddine retrouvé en Suisse début juin et mis en examen dans le cadre de l'affaire Karachi.

Selon une source judiciaire citée par Libération, "Takieddine est soupçonné d'être celui qui a reversé une partie de ces commissions sous forme de rétrocommissions à des hommes politiques français, et notamment pour financer la campagne de Balladur. El-Assir, lui, aurait arrosé le côté pakistanais".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.