Jean-Luc Mélenchon visé par une enquête pour "injure publique" après ses propos sur la BRAV-M
Une enquête a été ouverte pour "injure publique envers personne dépositaire de l'autorité publique" après des propos de Jean-Luc Mélenchon sur l'unité BRAV-M signalés par le préfet de police Laurent Nuñez, a déclaré vendredi 31 mars le parquet de Paris, confirmant une information du Parisien.
Cette enquête, ouverte depuis mercredi et confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes, vise l'ancien candidat LFI à la présidentielle après des propos dimanche sur la Brigade de répression de l'action violente motorisée, une unité mise en cause récemment dans plusieurs affaires de violences policières dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites.
Sur LCI, il avait déclaré au sujet des membres de cette unité: "Nous enverrons ces jeunes gens se faire soigner". "Vous imaginez ce que c'est que de dire je suis volontaire pour monter sur une moto et tabasser des gens en passant ? C'est manifester un état d'esprit qui ne me convient pas et que je trouve anormal", avait poursuivi l'ex-sénateur. "Pour moi, ce n'est pas une activité normale", avait-il encore dit."Il y a toutes sortes de violences pour lesquelles ont fait des soins, des auditions, on réfléchit", avait-il ajouté.
L'enquête vise aussi Me Arié Alimi
L'ancien candidat Insoumis a répété le souhait de ses troupes de "dissoudre" cette unité, une proposition qui est également portée actuellement par une pétition.
Le parquet de Paris a confirmé que son enquête visait également l'avocat Arié Alimi, qui fait l'objet d'un signalement distinct du préfet de police. Sur RMC, le 22 mars, il avait déclaré que les BRAV-M "sont un certain type de policiers engagés volontaires, qui recherchent la violence, c'est comme ça qu'on les sélectionne, qui sont lancés dans les rues de Paris avec des matraques et des armes, qui brisent les os et qui font des chasses à l'homme comme on le voit sur les images à longueur de journée en ce moment."
Cet avocat défend régulièrement des personnes victimes de violences policières, comme la famille de Cédric Chouviat, un livreur mort à Paris à la suite d'une interpellation début 2020. "Je serais heureux de pouvoir encore plus étayer mes propos dans le cadre de cette procédure", a réagi Arié Alimi vendredi auprès de franceinfo.
Mardi, Laurent Nuñez avait rejeté toute dissolution des BRAV-M et fustigé les "sidérantes (...) comparaisons faites avec les Voltigeurs", ces unités à moto mises en cause dans la mort de Malik Ousekine en 1986. S'en prenant aux "propos contre ses fonctionnaires, qui sont insultants et dont certains relèvent de qualification pénale et judiciaire", il avait prévenu que "désormais, quelle que soit la personne qui tient ces propos - un responsable politique, un avocat -", il saisirait "systématiquement la justice de ces insultes".
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