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Harcèlement sexuel : "Nous ne nous tairons plus" clament des ex-ministres

Dans le sillage de l’affaire Baupin, 17 anciennes ministres signent un appel dans "Le Journal du Dimanche" et promettent qu’elles signaleront "systématiquement" toutes les dérives.
Article rédigé par franceinfo
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  (Des ex-ministres partent en guerre contre le harcèlement sexuel (illustration) © MaxPPP)

Ces ex-ministres, de gauche comme de droite, qui s’engagent contre "les comportements inappropriés" annoncent dans le JDD ce dimanche "la fin de l’immunité" en matière de harcèlement sexuel. Une réaction après l'affaire Baupin, les accusations visant le député écologiste Denis Baupin et qu'il conteste.

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Un "long combat" et des "rechutes" 

Les 17 anciennes ministres estiment que la loi du silence n'est plus possible dans les affaires de harcèlement sexuel et elles brandissent le devoir d'exemplarité en la matière, du monde politique.

"Nous nous sommes engagées en politique pour des raisons diverses, nous défendons des idées différentes, mais nous partageons la volonté que le sexisme n'ait pas sa place dans notre société", déclarent-elles ensemble. Interrogée par France Info, Roselyne Bachelot, signataire de l'appel, estime que "le combat sera long et difficile" . L'ex-ministre de la Santé et des Sports prévient aussi qu'"il y aura des rechutes" .

"Il faut que les femmes sachent qu'elles ne sont plus seules" : Roselyne Bachelot, ancienne ministre de la Santé et des Sports.
De son côté, l'ancienne ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, signataire aussi de l'appel contre le sexisme a regretté que "les choses ne changent pas assez vite dans le monde politique" .

 

"Nous sommes maintenant cinq ans après l'affaire DSK, il y a eu d'autres alertes depuis et aujourd'hui, avec l'affaire Baupin, on voit que les choses n'évoluent pas", a déclaré Aurélie Filippetti.

La fin de "l'impunité"

Les signataires, soutenues par le Premier ministre, Manuel Valls, ajoutent que "ceux qui écrivent les lois, les votent, sont chargés de les faire appliquer, se doivent de les respecter et donc d'être irréprochables".

"Nous avons été ministres, nous sommes ou avons été élues. Et comme toutes les femmes qui ont accédé à des milieux auparavant exclusivement masculins, nous avons eu à subir et à lutter contre le sexisme. Ce n'est pas aux femmes à s'adapter à ces milieux, ce sont les comportements de certains hommes qui doivent changer".

Les anciennes ministres ajoutent : "L'impunité, c'est fini. Nous ne nous tairons plus" . Comment agiront-t-elles ? Par la parole, la parole libre. Elles s’engagent à dénoncer "systématiquement toutes les remarques sexistes, les gestes déplacés, les comportements inappropriés."

De son côté, l'ancienne ministre de a Culture, Aurélie Filippetti, a regretté que "les choses ne changent pas assez vite dans le monde politique". 

L’appel lancé ce dimanche est signé par Roselyne Bachelot, Michelle Demessine, Cécile Duflot, Elisabeth Guigou, Aurélie Filippetti, Chantal Jouanno, Nathalie Kosciusko-Morizet, Christine Lagarde, Marylise Lebranchu, Corinne Lepage, Monique Pelletier, Fleur Pellerin, Valérie Pécresse, Yvette Roudy, Catherine Trautmann, Dominique Voynet, Rama Yade.

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