Génocide arménien : Arméniens et Turcs manifestent devant le Sénat

Côte à côte, mais bien séparés par un imposant cordon de CRS, Turcs et Arméniens ont manifesté cet après-midi devant le Sénat. Les premiers, pour dire leur opposition au texte en discussion aujourd'hui, les seconds pour le soutenir.

Car c'est cet après-midi que les sénateurs examinent, un mois après les députés, le projet de loi qui prévoit de punir la négation d'un génocide - un an de prison et 45.000 euros d'amende. Pour l'instant, si la France reconnaît bien deux génocides, celui des Juifs pendant la dernière guerre, et celui des Arméniens en 1915, elle ne punit pénalement que la négation du premier.

Devant un hémicycle désert - une quarantaine de sénateurs étaient présents, sur 348 sièges - les débats s'annoncent assez longs : trois motions de procédure et quelques amendements ont été déposés. Le vote final n'est pas prévu avant le début de soirée.

D'ici là, donc, des centaines de personnes ont manifesté aux abords du Sénat. "Nous n'acceptons pas que 15.000 Turcs venus de toute l'Europe viennent faire ici de l'ingérence dans la politique française. La Turquie se croit tout permis" , a dénoncé un orateur arménien, en référence à la manifestation de samedi dernier. Pour le reste, aucune slogan agressif n'a été prononcé.