Cet article date de plus de dix ans.

Heaulme : un nouveau témoignage bouleverse le calendrier du procès

Le procès du double meurtre de Montigny-lès-Metz a déjà connu plusieurs rebondissements, dès son ouverture, lundi 31 mars. 

Article rédigé par Catherine Fournier
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le tueur en série Francis Heaulme, lors de l'ouverture de son procès pour le meurtre d'Annick Maurice, le 3 décembre 2001 à Metz. (DAMIEN MEYER / AFP)

Deux coups de théâtre à l'ouverture du procès de Francis Heaulme, lundi 31 mars à Metz (Moselle) : l'accusé, cheveux blanchis, a décidé de changer d'avocat à la dernière minute et un nouveau témoignage est venu bouleverser le calendrier des audiences.

Selon Le Républicain Lorrainune clerc d'une étude d'avocat entendue samedi soir par le président de la cour d'assises affirme qu'Henri Leclaire, un des témoins du dossier, lui a fait des "aveux" sur le double meurtre de Montigny-lès-Metz. Henri Leclaire est l'un des premiers suspects à être passé aux aveux dans cette affaire. Il s'était ensuite rétracté et a été mis hors de cause depuis par la justice.

La clerc sera entendue mardi matin, ainsi que d'autres témoins qui mettent en cause cet homme, employé dans une entreprise à proximité des lieux du crime à l'époque, en septembre 1986. 

"On risque de juger Henri Leclaire au lieu de Francis Heaulme"

Henri Leclaire "n'a jamais été mis en examen", rappelle son avocat, Thomas Hellenbrand, en marge de l'audience. Francis Heaulme, qui nie avoir tué à coups de pierres les petits Cyril Beining et Alexandre Beckrich, l'a désigné comme étant l'auteur du double meurtre dès 2002.

Selon son avocat historique, Pierre Gonzalez de Gaspard, tout juste récusé par son client, le tueur en série comptait réitérer ses accusations lors du procès. Il aurait vu descendre cet homme du talus SNCF la chemise ensanglantée, et Leclaire aurait lâché à Francis Heaulme : "J'ai fait une connerie".

L'avocate qui défendra finalement Francis Heaulme, Liliane Glock, craint que ce procès ne devienne celui d'un autre, qui ne figure pourtant pas dans le box des accusés. "A Lyon, en 2002, on avait fait le procès de Francis Heaulme au lieu de celui de Patrick Dils. Cette fois-ci, on risque de juger Henri Leclaire au lieu de Francis Heaulme", prévient-elle.

Vers un renvoi du procès ?

Mardi, tous les témoins à charge pour Henri Leclaire seront entendus. Le président de la cour d'assises souhaite-t-il ainsi solder l'hypothèse d'un autre auteur, voire d'un complice ? Francis Heaulme et Henri Leclaire ont toujours juré ne pas se connaître. Mais la secrétaire de l'entreprise dans laquelle le tueur en série travaillait au moment des faits affirme avoir vu les deux hommes ensemble quelques jours après le crime. Son témoignage a été recueilli récemment par le journaliste Emmanuel Charlot dans son livre Dils-Heaulme, la contre-enquête.

Un autre témoignage tardif jette le trouble : celui d'un ancien conducteur de la SNCF, qui s'est manifesté spontanément auprès de la justice peu avant le procès pour dire qu'il avait vu Henri Leclaire courir le long des voies à proximité des lieux du crime, les vêtements tachés de sang. "Cette hypothèse Leclaire doit être clarifiée, estime Thierry Moser, l'avocat des parents du petit Alexandre Beckrich. S'il s'agit d'une faribole, le procès Heaulme pourra se poursuivre." Dans le cas contraire, un supplément d'information pourrait être ordonné, provoquant le renvoi d'un procès prévu pour durer quatre semaines.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.