Financement libyen : un témoignage embarrassant pour Sarkozy
Jusqu’alors, les juges n'avaient pas grand-chose pour alimenter leur enquête : les écoutes téléphoniques de Nicolas Sarkozy et de son avocat n'ont rien donné de probant, les vérifications des comptes de campagne non plus. Les juges comptaient donc énormément sur l'audition des anciens proches du colonel Kadhafi. Mais ceux qui ne sont pas morts lors de la chute du régime sont, pour la plupart, soit en prison soit en exil.
Les magistrats du pôle financier du TGI de Paris, Serge Tournaire et René Grouman, auraient bataillé pour pouvoir entendre en France, fin juin, l'un des anciens membres du protocole du régime libyen. L'homme vit à Tripoli. Pour des raisons de sécurité il a tenu à témoigner sous X – la loi française le lui permet.
Des noms, des dates, des lieux
Comme l’a révélé Charlie Hebdo , ce diplomate a raconté qu'il avait assisté, en Libye, à plusieurs remises d'enveloppes à des proches de Nicolas Sarkozy. Il a cité le nom d'un homme politique et celui d'un conseiller ; il a aussi donné des dates et des lieux. Les policiers de l’office anti-corruption de Nanterre sont en train de procéder à des vérifications.
Reste à savoir si ce témoin peut être jugé crédible. "C'est tout le problème dans ce dossier" , raconte une source proche de l'enquête. Plusieurs anciens du régime de Kadhafi auraient tenté de marchander leur témoignage, en échange de l'exil en France et de la promesse d'une immunité.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.