Etat d'urgence : un projet de loi pour pérenniser une partie du dispositif
Le texte du gouvernement auquel Le Monde a eu accès veut autoriser les perquisitions de nuit. Actuellement, en raison de l'état d'urgence, ces opérations, ordonnées par les préfets, peuvent avoir lieu avant 6h du matin. Si le texte est adopté, les juges pourront également ordonner des perquisitions de nuit dans des enquêtes préliminaires liées au terrorisme.
Le projet de loi propose aussi deux nouveautés de taille pour les forces de l'ordre. Et elles ne manqueront pas de faire polémique : policiers et gendarmes pourront désormais fouiller les effets personnels et les voitures sans avoir de soupçon d'infraction, mais surtout ils pourront sortir de cadre strict de la légitime défense pour utiliser leurs armes. En clair, même s'ils ne sont pas directement menacés, ils auront le droit tirer soit pour mettre hors d'état de nuire une personne qui vient de commettre un ou plusieurs homicides volontaires, soit parce qu'ils estiment qu'il y a des raisons sérieuses que le suspect récidive.
Le gouvernement envisage aussi la possibilité d'assigner à résidence les personnes revenant de zones de combat ou ceux qui veulent se rendre sur un théâtre d'opération terroriste. Enfin, une personne, même mineure, pourrait être retenue quatre heures sans avocat si la police a des raisons sérieuses de penser qu'elle a des liens avec une activité terroriste.
La version définitive de ce projet de loi ne sera pas présentée en Conseil des ministres avant le 10 février.
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