Cet article date de plus d'onze ans.

Enquêtes illégales avant embauche : Eurodisney et d'ex-gendarmes devant la justice

Deux anciens gendarmes, soupçonnés d'avoir recherché pour le compte du parc d'attractions les antécédents judiciaires de candidats à l'embauche, comparaissent à partir de ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Meaux. Eurodisney comparaît aussi. Plus de 2.500 noms de candidats auraient ainsi été testés, dans les fichiers de police et de gendarmerie.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Nous sommes au début des années 2000. Chaque jour, le célèbre parc d'attractions Eurodisney reçoit des lettres de candidats à l'embauche. Mais avant de faire passer un entretien, il existe une étape devenue obligatoire après la conclusion d'un contrat secret quelques années auparavant. Les responsables du groupe ont en effet chargé d'anciens gendarmes de vérifier les antécédents judiciaires des candidats, en les "testant" dans les fichiers de police (Stic) et de gendarmerie (Judex) notamment, mais aussi dans ceux des titres de séjour, ou encore des permis de conduire...

Selon l'enquête, quelque 2.520 noms seront testés, entre 2002 et 2004. Les deux anciens gendarmes mis en cause, reconvertis à l'époque dans le renseignement, sous-traitaient la recherche d'informations à d'anciens subordonnés en service à Rosny-sous-Bois, où sont centralisés les différents fichiers. Ils étaient ainsi payés près de 200.000 francs par an, selon l'enquête. Un autre prévenu, à l'époque en poste à Rosny-sous-Bois, est décédé en avril 2012.

"Une affaire montée sur du sable "

C'est paradoxalement l'exploitant du parc Eurodisney, devenu aujourd'hui Disneyland Paris, lui-même qui, en 2004, révèle la pratique, et y met fin immédiatement. Ce qui n'empêchera pas le groupe de comparaître lui aussi dès ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Meaux, pour "recel" des renseignements obtenus.

Maître Gérard Chemla, avocat de l'un des deux gendarmes, estime que "cette affaire est montée sur du sable ". Pour lui en effet, il n'y avait pas d'autre moyen juridique à la disposition du parc pour vérifier qu'il ne "recrutait pas des pédophiles ou des trafiquants de drogue ".

L'un des deux gendarmes jugés a déjà été condamné en mai 2010, à une peine de huit mois de prison avec sursis et 4.000 euros d'amende. Seize personnes du service technique de Recherches judiciaires et de documentation (STRJD) avaient été condamnées à des peines allant jusqu'à huit mois de prison ferme.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.