Cet article date de plus de neuf ans.

"Je me sens Charlie Coulibaly" : la dernière provocation de Dieudonné sera-t-elle fatale à son nouveau spectacle ?

Plusieurs maires ont annoncé lundi leur intention de prendre des arrêtés municipaux interdisant à l'humoriste polémiste de jouer "La Bête humaine" dans leur ville. Et ils ne sont pas les seuls.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'humoriste controversé Dieudonné, le 18 juin 2014, au tribunal à Paris. (CITIZENSIDE / PATRICE PIERROT / AFP)

Un an après l'affaire Dieudonné, l'histoire semble se répéter. En janvier 2014, l'humoriste controversé, condamné à plusieurs reprises pour antisémitisme, injure, provocation à la haine et à la discrimination raciale, avait dû renoncer à jouer son spectacle Le Mur après une série d'interdictions. En janvier 2015, le polémiste pourrait de nouveau devoir renoncer à présenter sur scène son nouveau spectacle La Bête humaine.

Dimanche, lors de la "marche républicaine" contre le terrorisme, le comédien a écrit sur sa page Facebook : "Je me sens Charlie Coulibaly", mêlant le slogan des manifestations contre les attentats, "Je suis Charlie", et le nom d'un des terroristes, Amedy Coulibaly. Lundi 12 janvier, une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme à  l'encontre de Dieudonné. Et cette nouvelle polémique pourrait être fatale à son nouveau spectacle.

Un arrêté d'interdiction annoncé à Nice

Le maire UMP de Nice (Alpes-Maritimes), Christian Estrosi, a annoncé lundi avoir demandé à ses services de "prendre un arrêté pour interdire ce spectacle" de Dieudonné prévu dans sa ville. "J'utiliserai tous les moyens de droit en ma possession, quelles que soient les conséquences, pour que ce spectacle n'ait pas lieu", prévient l'élu dans un communiqué, cité par France 3 Côte d'Azur.

"Face aux terribles attentats qui se sont déroulés la semaine dernière dans notre pays, la liberté d'expression doit plus que jamais être défendue, néanmoins je considère que les libertés individuelles doivent pouvoir être restreintes pour protéger les libertés fondamentales de notre république, se justifie l'édile niçois. Je considère que de tels propos relèvent de l'apologie du terrorisme et doivent être condamnés le plus lourdement possible. Je vais déposer d'ores et déjà plainte pour apologie du terrorisme." L'élu conclut son texte en expliquant que "dans le contexte national, où les tensions entre les différentes communautés sont vives, à Nice, ceux qui prônent des thèses extrémistes ne sont pas les bienvenus."

Un autre promis à Limoges

Le maire UMP de Limoges, Emile-Roger Lombertie, a lui aussi annoncé son intention d'interdire le spectacle de Dieudonné, programmé le 13 juin 2015 au Zénith de la ville. "La liberté d’expression est un principe fondamental qu’il nous faut défendre et que les journalistes de Charlie Hebdo ont payé de leur vie, mais il y a des limites que même cette liberté n’autorise pas à dépasser", juge l'élu, cité par France 3 Limousin.

Un actionnaire de plusieurs Zénith demande un boycott

Marc Ladreit de Lacharrière, dont le fonds d'investissement contrôle Vega, un exploitant de plusieurs Zénith, a annoncé lundi avoir donné instruction à ses équipes de "ne pas programmer le spectacle de Dieudonné".

"Je suis terriblement outré par le commentaire de Dieudonné sur Facebook - 'Je me sens Charlie Coulibaly' -, a déclaré l'homme d'affaires dans un communiqué, repris par France 3 Alsace. En conséquence, j'ai demandé à mes équipes de faire le nécessaire, en liaison avec les différentes collectivités concernées, pour ne pas programmer" son spectacle.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.