Didi, vigile du Bataclan, naturalisé français : "Les victimes, les véritables héros"
Il refuse toujours de dévoiler son nom de famille ou sa photo. Pas question non plus d'être vu comme un héros. C'est donc en toute modestie que ce vigile algérien de 35 ans, ancien employé du Bataclan, est devenu Français. Il a été naturalisé ce jeudi par Bernard Cazeneuve, au ministère de l'Intérieur, et en présence de plusieurs rescapés qu'il a aidés à échapper à la mort le soir du 13 novembre.
"Ces personnes qui ont perdu la vie au Bataclan et pendant les attentats, et leurs familles qui doivent porter le deuil tous les jours pour moi, ça a toujours été eux les véritables héros de cette histoire" Didi
"On peut parler d'abnégation, de courage, de sang-froid, souligne-t-il. Mais héros, j'ai jamais voulu qu'on me colle cette étiquette." Son dossier de naturalisation était solide et avait été déposé avant les attentats, mais son acte de bravoure a accéléré le processus. Pendant cette nuit d'horreur, il a sauvé de quelques 200 spectateurs en ouvrant des issues de secours et en restant pour les aider alors qu'il aurait pu choisir la fuite. Près de 105.000 personnes avaient d'ailleurs demandé sa naturalisation, dans une pétition adressée à François Hollande.
"Vive Didi ! Vive la République et vive la France! " Bernard Cazeneuve
A la fin d'une cérémonie de naturalisation officielle, les rescapés sont venus saluer leur "héros". "Ce n'est pas tous les jours qu'on assiste à ça" , avoue ému l'un d'entre eux. "C'est la commémoration de mon héros, s'amuse une autre avant de le chambrer. Change quand même ta sonnerie de portable, s'il te plaît!" Et Didi d'ajouter, le sourire discret, qu'il va falloir aller boire un verre pour discuter de tout ça.
Sont aussi présents les directeurs du Bataclan, ses collègues vigiles, sa femme, sa fille de 10 jours et sa maman. Une mère ravie : "C'est super! Mon fils a sauvé beaucoup de têtes et en plus, il est là!" Et maintenant les rescapés attendent que la légion d'honneur soit remise à Didi.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.