Des magistrats demandent la création d'un délit d'enrichissement illicite
Les 82 magistrats signataires de l'appel publié dans Le Monde estiment que ces dix dernières années ont connu une véritable marche arrière dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière. Ils dénoncent "la volonté de dépénaliser à toute force le droit des affaires, la tentative avortée de supprimer le juge d'instruction, les obstacles dressés par la réforme du secret-défense, l'impuissance des Etats à mettre au pas les paradis fiscaux ".
Au nombre des signataires, des magistrats ayant eu à se frotter à des affaires politico-financières de grande ampleur, comme Jean-Michel Gentil (affaire Bettencourt), Xavière Simeoni (affaire des frégates de Taïwan), Eric Halphen (affaire des HLM de la ville de Paris) ou Marc Trévidic (affaire Karachi). Ils rappellent le président de la République à l'un de ses engagements de campagne, celui de fonder une "république exemplaire".
Et selon eux, la lutte contre la corruption ne nécessite pas de nouveaux dispositifs complexes. Ils demandent ainsi d'assurer une véritable efficacité aux outils de prévention et de détection (Service central de prévention de la corruption), la création d'un nouveau délit "d'enrichissement illicite" et une meilleure coordination des services d'enquête.
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