Des hauts magistrats demandent davantage de moyens pour lutter contre la délinquance financière

"La lutte contre la délinquance financière reste l’un des parents pauvres de la chaîne pénale", alertent 130 magistrats dans une tribune publiée par "Le Monde", lundi.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Une section de recherche spécialisée en hautes technologies de la gendarmerie nationale, le 8 février 2017 à Bouliac (Gironde). (COTTEREAU FABIEN / SUD OUEST / MAXPPP)

Ils réclament davantage de ressources pour mener à bien les enquêtes, notamment en matière de lutte contre la criminalité organisée. Dans deux tribunes publiées par Le Monde, lundi 8 avril, plusieurs dizaines de hauts magistrats demandent davantage de moyens humains et matériels pour lutter contre la délinquance financière internationale.

Dans une première tribune, 130 magistrats affirment que "la lutte contre la délinquance financière est un investissement rentable pour le budget et vital pour la démocratie et l'Etat de droit". Elle nécessite donc, à leurs yeux, "un élan nouveau des pouvoirs publics" qui devraient en faire "une grande cause nationale". Parmi les signataires, la procureure de Paris Laure Beccuau, les procureurs généraux de Versailles et de Nîmes, Marc Cimamonti et Xavier Bonhomme, les chefs de file du pôle financier de Paris ou des pôles d'instructions de Nanterre, Lyon ou Bobigny. Ni le procureur financier Jean-François Bohnert, ni ses magistrats du Parquet national financier n'ont signé ce texte. 

Les signataires saluent les recrutements de personnels de justice "massifs" annoncés, mais alertent sur "la dégradation des conditions de la lutte" contre ce contentieux financier. Selon eux, il s'agit de "l'un des parents pauvres de la chaîne pénale", comparé à la lutte contre le "trafic de stupéfiants, le grand banditisme, le terrorisme ou la délinquance de voie publique".

Le crime organisé "en explosion"

Dans une seconde tribune, 120 magistrats issus notamment de la Juridiction nationale de lutte contre le crime organisé (Junalco) de Paris, ainsi que des huit juridictions interrégionales spécialisées (JIRS) de France, affirment "subir aujourd'hui le poids d'un manque durable de moyens" dans la lutte contre le crime organisé, "en explosion"

Cela "a conduit enquêteurs et magistrats à délaisser, bien malgré eux, les volets financiers des dossiers [de crime organisé], le blanchiment des bénéfices exceptionnels par le biais des investissements à l'étranger, et la circulation de ces millions d'euros à travers des systèmes bancaires parallèles qui essaiment", alertent-ils.

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