Cet article date de plus de douze ans.

Des Amish reconnus coupables de crime haineux dans une affaire de barbes coupées

Aux Etats-Unis, un évêque amish et 15 membres de sa communauté ont été reconnus coupables de crime haineux. Ils étaient jugés pour avoir coupé sauvagement la barbe de coreligionnaires. Une vengeance particulièrement humiliante pour les victimes.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Tony Dejak Ap/SIPA)

On ne plaisante pas avec la barbe chez les Amish. Pour ces
protestants, vivant hors du monde moderne, elle est le symbole suprême de
l'homme. Une fois marié, il ne doit plus la couper conformément aux préceptes
bibliques suivis par cette communauté.

Alors, lorsqu'en septembre et en novembre dernier cinq habitants
de la communauté amish de Bergholz sont attaqués de nuit et rasés, c'est la
panique dans cette bourgade située à 150
km de Cleveland dans l'Ohio. D'autant que ces agressions
sont violentes. Tirés du lit les victimes sont tondues à l'aide de ciseaux et tondeuses
électriques. Une véritable humiliation pour ces hommes et un gros traumatisme;

Les agresseurs risquent 17 ans de prison

L'enquête a abouti à l'arrestation de Samuel Mullet, leader
de la communauté et de 15 de ses coreligionnaires. À l'origine de cette
attaque un schisme au sein des Amish. Les victimes refusaient de suivre les
préceptes stricts de leur leader. Samuel Mullet, multimillionnaire tyrannique
et père de 18 enfants, aurait alors lancé cette campagne de terreur.

Lors du procès, le procureur a expliqué que les victimes ont
été attaquées et "tondues comme des animaux" réclamant la
"tolérance zéro à l'égard de ce type d'intransigeance religieuse" . La
défense a souligné que ces actes avaient – au contraire – été motivés par l'amour
et la compassion. Les assaillants souhaitaient que leurs victimes reviennent
dans le droit chemin et retournent au mode de vie traditionnel amish.

À l'issue du procès, Samuel Mullet et les 15 autres accusés –
dont trois de ses fils – ont été reconnus coupable de complot et de crime
haineux. Ces charges sont susceptibles d'entraîner un minimum de 17 ans de
prison. Le prononcé des peines a été fixé au 24 janvier 2013.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.