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De la garde à vue aux travaux d'intérêts généraux, parcours d'une mineure

Parmi les pistes de discussion des tables rondes liées au 70e anniversaire de l’Ordonnance du 2 février 1945 relative à l’enfance délinquante, les travaux d'intérêt général ou les peines de réparations après un délit sont à l'étude. Voici l'exemple de Myriam, 17 ans, placée en garde à vue après un délit de fuite sur un scooter volé.
Article rédigé par Cécilia Arbona
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Myriam a été interpellée sur un scooter qui ne lui appartenait pas © MaxPPP)

Son survêtement noir et blanc lui donne une allure de garçon manqué et pourtant Myriam est une belle jeune fille brune aux cheveux longs avec des rondeurs d'enfance sur le visage et les mains. Elle a le regard franc quand elle annonce qu'elle va expliquer pourquoi elle s'est retrouvée un jour devant un juge des enfants.

 

"C'est un problème avec un scooter. J'étais sur un scooter qui n'était pas à moi. Je ne l'avais pas volé… et je n'avais pas de casque. Quand j'ai vu les policiers, j'ai accéléré et ils m'ont rattrapée."

 

Selon Fabien Lebrun, son référent, "je ne veux pas minimiser les faits qui l'ont conduit chez nous. Si cela passe devant un juge pour enfant, ce n'est pas anodin!" Cet éducateur l'accompagne et la guide pour qu'elle évite d'emprunter les mauvais chemins, en scooter ou à pieds. "On a très vite compris que Myriam n'avait rien à faire chez les délinquantes. On a affaire à une jeune-fille qui se pose des questions sur elle-même." Pendant une semaine, la jeune fille a travaillé dans l'épicerie sociale de l'Armée du salut sous la responsabilité d'Aline Chassagnot qui observe que "cela s'est très bien passé. C'est un bon souvenir pour tout le monde" .

 

Myriam a donné satisfaction mais, pour certains jeunes, la mesure de réparation ou le travail d'intérêt général ne fonctionne pas comme le reconnait Nathalie Vanhorenbeck, secrétaire du service bénévolat à l'Armée du salut. "Quand  ce ne sont pas des récidivistes, c'est une prise de conscience. Mais, pour certains, la case prison c'est du quotidien. Il y aurait peut-être un travail à faire à la prison."

 

Après avoir lâché le lycée agricole dans lequel elle était interne, Myriam qui rêve de s'occuper d'animaux veut reprendre ses études. "Après, cela fait toujours grandir. Ce sont des expériences" analyse la jeune-fille. Et comme elle a travaillé un mois en septembre, elle a pu s'acheter un scooter et un casque.

Comment la justice doit elle sanctionner un mineur ? Le reportage de Cécilia Arbona
 

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