Contrôles d'identité : Manuel Valls enterre le projet du récépissé
L'annonce,
dans les colonnes de Libération ce mercredi, n'est pas formelle mais elle est
sans équivoque : l'idée de récépissé pour les contrôles d'identité est bel et
bien enterrée par le ministre de l'Intérieur. "Ce n'est pas une nouvelle, j'ai
toujours été sceptique sur le sujet ", déclare Manuel Valls, peu enclin
dès le début à soutenir un dispositif pourtant imaginé pour lutter contre le
délit de faciès.
Il
faut dire que la mesure avait aussi soulevé la méfiance de la Commission
nationale informatique et liberté (CNIL), qui craignait la création d'un
nouveau fichier de données privées sur la population. Manuel Valls, de son côté,
avait déjà annoncé réfléchir à d'autres dispositions, comme le retour des
matricules sur les uniformes d'agents de police, et avait déjà intimé à ses
troupes de bannir les tutoiements abusifs.
Une
promesse de campagne
La
réaction de Matignon a été immédiate : Jean-Marc Ayrault a annoncé mercredi
matin, sur RTL, qu'il chargeait Manuel Valls de lui remettre un rapport sur les
contrôles d'identité pour "recréer de la confiance, éviter tout dérapage,(...)j'attends
ses propositions et ensuite je prendrai ma décision " a précisé le Premier ministre.
Il y a trois semaines, le Premier ministre avait déjà évoqué
la mise en place du récépissé, rappelant qu'il s'agissait de la 30e promesse
de campagne de François Hollande. Manuel Valls, lui, devrait revenir sur le
sujet lors d'un discours programmé mercredi, et qui doit présenter, devant les
responsables policiers et militaires, ses orientations en matière de sécurité.
Le
principe du récépissé a émergé après une étude réalisée au début de l'année
par Human Rights Watch, qui pointait la France
du doigt à propos de ses contrôles de police : selon une enquête menée en 2009
dans plusieurs endroits parisiens, "un Noir ou un Arabe ont
respectivement 6 et 7,8 fois plus de chance d'être contrôlés qu'un
Blanc" .
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