Cholet : le maire jugé pour apologie de crime contre l'humanité
Il a déjà prévenu
: Gilles Bourdouleix ne sera pas présent à l'audience. La loi l'y autorise. Dans
un communiqué, le maire de Cholet demande aussi "à ses nombreux amis (...) de ne
pas faire le déplacement" à Angers - où se trouve le tribunal correctionnel.
Pourquoi ? Parce qu'une manifestation contre lui, organisée par la Ligue des
droits de l'Homme, s'y tiendra au même moment. Souci d'apaisement, ou volonté de
marquer sa désapprobation ?
Qui plus est, sa
défense comptait demander cet après-midi le renvoi de l'audience. Pas pour des raisons
politiques, juste pour mieux préparer le dossier. Le parquet y était opposé,
estimant que la décision du renvoi en correctionnelle date de la mi-décembre,
qu'un délai suffisant a donc déjà été consenti. Juste avant l'audience, la défense a retiré sa demande. L'audience se tient donc normalement.
Depuis que
"l'affaire" Bourdouleix a éclaté, l'été dernier, les noms d'oiseaux ont volé -
le jounaliste du Courrier de l'Ouest, à l'origine de l'histoire, a été qualifié
de "petit merdeux" , et poursuit d'ailleurs Gilles Bourdouleix, en plus, pour injure et
diffamation.
Dérapage
Mais c'est surtout
pour "apologie de crime contre l'humanité" que Gilles Bourdouleix doit
comparaître. Le 21 juillet dernier, le maire de Cholet se rend sur un terrain
agricole de la ville, occupé illégalement par plus d'une centaine de caravanes. Des
tziganes. C'est là qu'il a ce mot malheureux - "un immense dérapage et le fruit d'une exaspération" , dira-t-il plus tard :
"Hitler n'en a peut-être pas tué assez" . Un journaliste du Courrier de l'Ouest
est là, et filme la scène.
L'enregistrement
est authentifié par des experts, le maire est renvoyé en correctionnelle. Plus
d'une dizaine d'associations se sont portées partie civile. Gilles Bourdouleix
risque jusqu'à cinq ans de prison. Du plus mauvais effet à deux mois des
élections municipales...
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