"Ni compte UBS à son nom ou à celui d'une société ", peut-on lire ce dimanche dans le JDD . Les autorités fédérales suisses viennent peut-être d'enlever une épine du pied du ministre du budget Jérôme Cahuzac.La réponse a été transmise au ministre de l'Economie et desFinances, Pierre Moscovici, qui l'a aussitôt fait suivre au procureur de Parisen charge d'une enquête préliminaire ouverte le 8 janvier sur les informationsde Médiapart , précise le JDD ."Il n'y a aucune place au doute dans la réponse transmisepar la Suisse ",a assuré au JDD l'entourage de Pierre Moscovivi, leministre de l'Economie."Une opération de communication"Pour François Bonnet, rédacteur en chef de Mediapart, l'article du JDD "ressemble furieusement à une opération de communication ". Il a avance que le site maintenait "qu'il y a bel et bien eu un compte suisse ouvert à l'UBS et que M. Cahuzac, lors d'un déplacement à Genève, début 2010, a organisé le transfert d'un certain nombre d'avoirs vers Singapour "."Comme moi je connais la vérité, je n'ai aucun doutequant à la nature de la réponse qui aété apportée ", avait déclaré mercredi Jérôme Cahuzac. Ce jour-là, il avait étéinformé de la remise par la Suisse aux autorités françaises d'un document établissantsi oui ou non, il avait détenu un compte en Suisse. Le bras-de-fer se poursuit donc entre le ministre et Mediapart .Mediapart ouvre les hostilités le 4 décembreL'affaire Cahuzac avait commencé le 4 décembre dernier. Lesite Mediapart publie un article l'accusant d'avoir possédé un compte en Suisse durant les années Un compte qu'il n'aurait jamais déclaré au fisc, puis qu'il aurait fermé en 2010, avant de transférer ses fonds à Singapour.Une accusation que le site appuie le lendemain par un enregistrement oùon entend une personne parlait d'un compte en Suisse ouvert dans la banque UBS,et que Mediapart prétend être Jérôme Cahuzac. Des vérificationstechniques sont actuellement réalisées afin de vérifier s'il ne s'agit pas d'unmontage, et si la voix est celle de l'actuel ministre du Budget.Le jour de la publication de cet enregistrement, JérômeCahuzac nie en bloc et dément "catégoriquement les allégations contenuessur le site Mediapart. Je n'ai pas, je n'ai jamais eu de comptes à l'étranger,ni maintenant, ni avant ", affirme le ministre, confirmant qu'il porteplainte en diffamation.Une affaire loin d'être terminéeAprès s'y être refusé, Jérôme Cahuzac se résout deux semaines plus tard à entamerune démarche auprès de la banque suisse afin de certifier qu'il n'a jamaisdétenu de compte dans cette banque suisse. Il cherche ainsi à "clouerdéfinitivement le bec" de Mediapart ", déclare t-il alors.Ce qui n'avait pas semblé effrayer le pure player. Vendredi, lesite a publié un fac-similé d'un courriel envoyé par un expert-comptable auministre du Budget. Ce document concernait sa déclaration de patrimoine et pourrait semontrer embarrassant pour lui.En attendant, ce courrier des autorités suisses redonne unpeu d'air au ministre du Budget. L'affaire Cahuzac devrait cependant connaître encorequelques épisodes. De nombreuses personnes (sa femme avec qui il est eninstance de divorce, un ancien rival politique...) semblent s'intéresser de près aupatrimoine du ministre pour diverses raisons.Une source de la Direction centrale des renseignements intérieurs(DCRI) a affirmé au JDD avoir reçu des informations sur de "possiblescomptes en Suisse de personnalités françaises dont vraisemblablement Jérôme Cahuzac. " Mais Bernard Squarcini, ancien cacique de la DCRI, a affirmé au JDD avoir arrêtél'enquête de la DCRI sur ce qui s'apparentait selon lui "à un montage de typeClearstream. "