Breivik reconnu coupable d'"actes terroristes"
Anders Breivik, vêtu d'un costume sombre, a souri en entrant dans la salle d'audience et a effectué son salut d'extrême droite. Il affichait un air satisfait pendant la lecture du jugement qui le considère sain d'esprit. Il n'a pas été surpris par le verdict a affirmé son avocat Odd Ivar Goen. Il ne fera pas appel de la décision, mais il rejette la légitimité du tribunal.
"Par une décision unanime, la cour condamne l'accusé à 21 ans de détention préventive ", a déclaré la présidente du tribunal, Wenche Elizabeth Arntzen. Par cette décision, elle écarte du coup la demande du ministère public de déclarer Breivik mentalement irresponsable. Les condamnés considérés comme dangereux peuvent être maintenus indéfiniment en détention. Pour qu'Anders Behring Breivik soit un jour remis en liberté, il faudrait qu'un responsable politique assume la décision de signer une autorisation en ce sens.
Lors de son procès, il avait affirmé agir pour la défense d'un modèle européen menacé,selon lui, par un multiculturalisme favorable à l'islam. Anders Behring Breivik a d'abord fait exploser une bombe dans le quartier des ministères à Oslo, tuant huit personnes. Il s'est ensuite rendu sur l'île d'Utoya, où se déroulait un camp d'été des jeunes du Parti travailliste, parti au pouvoir en Norvège. Là, il a méthodiquement abattu 69 personnes, en majorité des adolescents.
Au cours de son procès, il a décrit de manière glaçante la traque de ses victimes, dont certaines n'avaient que 14 ans, qu'il visait au corps avant de les achever d'une ou plusieurs balles dans la tête.
Anders Behring Breivik avait déclaré qu'un verdict d'irresponsabilité serait "pire que la mort ".
Un trouble de la personnalité
La santé mentale de l'extrémiste de droite a été au coeur des dix semaines de son procès. Une première évaluation psychiatrique ordonnée par la justice avait conclu qu'il souffrait de "schizophrénie paranoïde ", synonyme d'irresponsabilité pénale, alors qu'une contre-expertise avait décelé des troubles de la personnalité "antisocial" et "narcissique", mais aucun signe de psychose.
Après l'annonce du verdict, le tribunal a confirmé que Breivik affiche des troubles de la personnalité mais pas de psychose justifiant un internement psychiatrique. La juge parle de "traits antisociaux et narcissiques ".
Si Breivik ne fait pas appel, le parquet lui se donne le temps de la réflexion pour savoir s'il fait appel ou pas.
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