Bettencourt : Woerth aurait bien demandé la Légion d'honneur pour Maistre
Dans une lettre de mars 2007 saisie le mois dernier et signée de la main d'Eric Woerth, l'actuel ministre du Travail et ancien trésorier de l'UMP demande au candidat Nicolas Sarkozy d'attribuer la Légion d'honneur à Patrice de Maistre. C'est L'Express qui l'affirme dans son édition à paraître cette semaine. Le parquet de Nanterre, en charge de l'enquête, n'a pas confirmé la présence de cette lettre dans le dossier pour le moment. Le 14 juillet 2007, un peu plus de deux mois après l'élection de Nicolas Sarkozy, Patrice De Maistre a été fait Chevalier de la Légion d'honneur. Il a officiellement reçu sa distinction début 2008. C'est Eric Woerth lui-même qui s'est chargé de lui accrocher la médaille au veston. La cérémonie s'est déroulée quelques semaines avant l'embauche de l'épouse du ministre, Florence Woerth, dans la société en charge de la gestion de la fortune de Liliane Bettancourt. Renvoi d'ascenseur ? L'Express croit savoir que cette Légion d'honneur aurait été attribuée au gestionnaire de fortune de l'héritière de l'Oréal pour services rendus à l'UMP. Patrice de Maistre aurait aidé à collecter légalement des fonds pour le parti de la majorité présidentielle.
L'embauche de Florence Woerth, qui a depuis démissionné, pose là aussi la question d'un éventuel trafic d'influence. C'est l'un des aspects étudiés en ce moment même par le parquet de Nanterre. Eric Woerth a été entendu par les policiers de la Brigade financière fin juillet. Il a alors récusé tout soupçon de conflit d'intérêts. Quelques semaines auparavant, dans un entretien accordé à l'Agence France Presse, le ministre parlait d'une attribution en “toute transparence”. “Entreprise de démolition”
"On cherche à me salir, je n'ai rien à me reprocher. Je l'ai déjà dit, je le redit, je n'ai rien fait de mal, je n'ai pas menti. Je n'ai pas menti à la police, je n'ai pas menti aux Français", s'est emporté le ministre en marge du Campus des jeunes UMP à Port-Marly (Yvelynes).
Eric Woerth dénonce "une vraie entreprise de démolition à une semaine du débat sur les retraites (...) Franchement, dans la Ve République, je suis probablement celui qui a été le plus sali, le plus visé, le plus ciblé, le plus démoli, moi et mes proches", a-t-il conclu.
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