AZF : 11e anniversaire de la catastrophe, à trois jours du jugement d'appel
La cour d'appel de Toulouse rendra lundi prochain sa décision à l'égard
de l'ex-directeur de l'usine AZF de Toulouse, Serge Biechlin, et de son
propriétaire Grande Paroisse (groupe Total). Ils sont poursuivis pour homicides
involontaires à la suite de l'explosion de l'usine AZF de Toulouse qui a fait 31 morts et des milliers de
blessés, il y a 11 ans. Ce matin, certaines associations de victimes
et des anciens salariés du site se sont recueillis devant le nouveau mémorial.
Plusieurs cérémonies et des associations divisées
Le 21 septembre 2001, à 10h17, l'usine chimique AZF de Toulouse
explose. Bilan : 31 morts et des milliers de blessés. Onze ans après, à la
même heure, la sirène de la ville retentit. Une cérémonie commune s'est déroulée à
l'initiative de la mairie de la ville rose autour du nouveau mémorial
fraîchement livré sur le site de l'ancienne usine. Pas de prise de parole mais
une minute de silence et les noms des 31 victimes qui retentissent.
Ce monument unique symbolise la volonté de la mairie socialiste
d'organiser une cérémonie commune mais toutes les tensions sont loin d'être
apaisées.
Depuis onze ans, les associations de victimes sont toujours
divisées sur la façon de commémorer cet événement qui reste la plus importante
catastrophe industrielle en France depuis la Seconde guerre mondiale.
D'autres rassemblements ont d'ailleurs lieu en marge de la
cérémonie officielle. L'Association des sinistrés du 21 septembre, s'est réunie
dans la matinée au rond-point du même nom et a maintenu sa "manifestation
revendicative" .
Le maire de Toulouse Pierre Cohen (PS) a assisté successivement à deux cérémonies à un
quart d'heure d'intervalle, dont celle des anciens salariés de l'usine, réunis
au sein de l'association AZ Mémoire et Solidarité. Ils se sont réunis à 10h
devant leur propre stèle, près des anciens postes de garde de l'usine.
Arrêt de la cour d'appel de Toulouse dans trois jours
Serge Biechlin, l'ancien directeur du site chimique poursuivi pour "homicide
involontaire", confie son "impatience" . La cour d'appel
de Toulouse rendra sa décision dans trois jours. Il dit espérer une décision
identique à la relaxe générale prononcée en première instance.
Au
terme de cinq ans d'enquête pour expliquer les causes de la catastrophe
industrielle, les experts judiciaires ont conclu dans leur rapport final, en
mai 2006, à un accident chimique rendu possible par une série de
"négligences" et de "dysfonctionnements" . Selon eux, il
aurait été provoqué par le mélange dans une benne à déchets de deux produits incompatibles
surtout en présence d'humidité.
Il y
a un mois, une contre-enquête remettait en cause la thèse de l'accusation et avait
créé l'émoi.
Le directeur de l'usine et son propriétaire Grande Paroisse
(groupe Total) ont été relaxés en première instance, faute de preuve
matérielle. Devant quelques journalistes, Pierre Cohen, maire de Toulouse
confiait : "Une nouvelle relaxe faute de preuve matérielle serait
frustrante pour les victimes, car le dossier contient les éléments d'une
culpabilité."
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