Au procès Kerviel, le témoin qui accuse la Société Générale
"C'est un cas de conscience... J'ai connu l'injustice, je sais ce que c'est, je la supporte assez difficilement" . Philippe Houbé, 55 ans, costume gris sombre, est chargé de compte à la société de courtage Newedge, filiale de la Société Générale. La manière dont la banque a présenté l'affaire Kerviel "insulte la profession, le bon sens et la justice" . C'est ce qui l'a décidé à venir témoigner, dit-il.
Et il n'y va pas par quatre chemins. Dans cette affaire, "les représentants de la direction n'ont pas assumé leurs responsabilités. Ils ont préféré salir l'entreprise en la faisant passer pour une espèce de bazar qui part à vau-l'eau pour garder leur poste et les avantages qui vont avec" .
Il enfonce le clou. Il est impossible que la hiérarchie n'ait rien vu des prises de position massives de Kerviel. "Des choses énormes soi-disant dissimulées par des petites bidouilles d'amateur ? Impossible" , martèle-t-il.
Et il va plus loin : selon lui, la banque a particulièrement salé la note de Kerviel, pour alléger ses propres pertes dues aux subprimes. Ce que la banque dément formellement. Et qu'un autre témoin, chef trader, entendu par la cour auparavant, a nié.
Au fil de l'audience, Philippe Houbet, très accrocheur, a gagné en autorité, allant jusqu'à lancer à la cour : "il faudrait qu'on arrête de se disperser" . Le procès se poursuit lundi.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.