Assistants parlementaires du FN : le siège du parti perquisitionné
Le Front national est soupçonné de fraude sur l'utilisation de 20 assistants parlementaires au Parlement européen de Strasbourg. Une perquisition a eu lieu ce mercredi matin au siège du FN à Nanterre. C'est la deuxième perquisition en deux jours dans ce dossier. Mardi, ce sont les bureaux de Jean-Marie Le Pen à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) qui ont été perquisitionnés.
Le Parlement européen soupçonne ces assistants d' eurodéputés frontistes de recevoir des salaires versés par l'Union européenne mais de travailler pour le compte du parti. Certains occuperaient des postes stratégiques au FN, d’autres conseilleraient directement sa présidente Marine Le Pen ou Jean-Marie Le Pen, le président d'honneur du parti.
Le front national dénonce "une opération politique"
Le parti de Marine Le Pen n'a pas tardé à réagir en postant un communiqué sur son compte Facebook : "Cette perquisition doit être vue pour ce qu'elle est : une opération politique directement pilotée par François Hollande et Manuel Valls, dans le but d'entraver, de surveiller et d'intimider l'opposition patriote." Le FN s'étonne que l'"affaire" ait été lancée "à la veille des élections départementales par le socialiste allemand Martin Schulz en 2015" mais aussi "du choix de cette procédure, dirigée par le procureur de la République hors la nomination d'un juge d'instruction, donc aux ordres du ministre de la Justice."
Sur le fond de l'affraire, des assistants parlementaires soupçonnés d'avoir des fonctions ou responsabilités politiques, le Front national juge dans son communiqué que "dans un état de droit, c'est une liberté fondamentale de tout citoyen qui ne peut être limité dans son engagement politique ou associatif. Dans tous les partis, des assistants parlementaires ont des responsabilités politiques."
Enquête lancée en mars 2015
L'enquête a été lancée par le parquet de Paris en mars 2015. Début 2015, la présidence du Parlement européen avait saisi l'organisme antifraude de l'Union européenne, l'Olaf, et transmis le dossier à la justice française. Principal enjeu pour les enquêteurs : déterminer si le FN rémunère effectivement des cadres avec des fonds réservés aux activités du Parlement européen, en les employant de manière fictive à Strasbourg. Ce détournement pourrait constituer un abus de confiance.
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