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Aristophil : l’empereur des manuscrits mis en examen pour escroquerie

Cinq personnes, dont Gérard Lhéritier, patron de la société Aristophil qui proposait aux épargnants de placer leur argent dans des parts de manuscrits, ont été présentées jeudi à un juge pour escroquerie.
Article rédigé par Dominique Loriou
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Gérard Lhéritier est soupçonné d’avoir monté une pyramide de Ponzi pour vendre ses manuscrits © MAXPPP)

Gérard Lhéritier, surnommé "l’empereur des manuscrits", est soupçonné d’avoir monté un système à la Madoff, une pyramide de Ponzi, à travers sa société de placement, Aristophil. L’idée de départ est simple, proposer à des investisseurs d’acheter en indivision des lettres et manuscrits. Un placement qui avait tout pour plaire, rendement attractif et possibilité de faire échapper les sommes investis à l’Impôt sur la fortune.

Mais, selon la justice, Gérard Lhéritier, aurait revendu plus de 90.000 manuscrits, parfois de très précieux signés par Emile Zola ou Victor Hugo, à des prix surévalués. Ces prix intriguent la justice, d’autant que les clients n’en avaient pas connaissance. Et ils sont 18.000 à avoir fait confiance à Aristophil, pour un montant total de 850 millions d’euros.

5 personnes mises en examen

Ces mises en examen font suite aux perquisitions menées en novembre dernier par la police au siège parisien d’Artistophil, mais aussi dans le domicile du fondateur. Les enquêteurs ont découvert un fossé important entre la valeur déclarée du fond d’Aristophil et sa valeur réelle.

Sa fille, responsable de la gestion des collections, et l'expert-comptable de la société ont aussi été mis en examen. Jean-Claude Vrain, un libraire-expert bien connu des bibliophiles, a lui aussi été placé en garde. Selon les enquêteurs, il aurait participé à l’escroquerie en fournissant des estimations bien au-delà des valeurs réelles.

Ce n’est pas la première fois que Gérard Lhéritier est inquiété par la Justice. Il y a 20 ans, il était sorti blanchi dans "l’affaire des timbres de Monaco". La justice le soupçonnait d’avoir abusé d’une cinquantaine de petits épargnants.

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