Cet article date de plus de neuf ans.

Amiante : un chef d'entreprise condamné à un an de prison ferme

Le tribunal correctionnel de Toulouse a condamné mardi un chef d'entreprise de Haute-Garonne à deux ans de prison dont un an ferme pour s'être débarrassé de 150.000 mètres cubes de déchets amiantés en pleine nature.
Article rédigé par Frédéric Bourgade
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Le chef d'entreprise condamné a reconnu s'être débarrassé de 150.000 mètres cubes de déchets amiantés en pleine nature autour de Toulouse © MaxPPP)

Le tribunal correctionnel de Toulouse a eu la main lourde avec Philippe Surin. Ce gérant d’une société de travaux publics de Clermont-le-Fort (Haute-Garonne) a été condamné mardi à deux ans de prison dont un an ferme pour non-respect de la réglementation sur l’amiante. Jugé le 21 mai dernier, le chef d'entreprise avait avoué s'être débarrassé de 150.000 mètres cubes de déchets amiantés en pleine nature, près de Toulouse. "Pour faire des économies ", s'était-il justifié pendant l'audience.

Une grande partie de l'amiante retrouvée dans un lac près de Toulouse

"On a trouvé une grande partie de l'amiante dans un lac à Poucharramet, près de Toulouse, sur environ 3000 mètres carré et quatre mètres de profondeur, " raconte Hervé Hourcade, de la fédération nationale de l'environnement. "On en a retrouvé aussi dans des remblayes, en vrac, au bord de la Garonne à Muret"

L'inspection du travail et la gendarmerie avait mené l'enquête au sein de cette entreprise de démolition-construction après une plainte déposée par plusieurs salariés, qui se plaignaient de leurs conditions de travail. Les déchets amiantés retrouvés en pleine nature provenaient de batiments détruits ou rénovés. Une fois collectée, les salariés transportaient l'amiante en camion chez des agriculteurs qui voulaient par exemple combler un terrain, ou dans des décharges.

Le chef d'entreprise a fait appel

Exceptionnelle et exemplaire, la peine d’un an de prison sera donc dissuasive, espère Laurent Joly, du syndicat construction de la CGT. "C’est une peine juste pour quelqu’un qui a agi de façon criminelle. Il a expliqué à l’audience qu’il connaissait parfaitement la législation et qu'il ne l’avait pas appliqué pour des raisons financières. " Philippe Surin a fait appel de sa condamnation. Son entreprise avait été placée en liquidation judiciaire l'an dernier.

 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.