Affaire d’Outreau : l’ex-juge Burgaud maintient ses convictions
Daniel Legrand, acquitté avec 12 autres personnes lors des procès d'Outreau de 2004 et 2005 est cette fois jugé à Rennes pour des faits de viols qu’il aurait commis alors qu’il était mineur. Un témoignage très attendu a été apporté vendredi après-midi par celui qui a porté l’affaire d’Outreau en justice, le juge d’instruction de l’époque Fabrice Burgaud.
Retour sur les aveux
L’ancien juge Burgaud s’est exprimé par visio-conférence depuis Paris. Il est apparu à l’écran plutôt à l’aise, ce qui tranche avec le visage livide qu’il avait présenté lors de son audition par la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire d’Outreau il y a neuf ans. Le magistrat donne l’impression aujourd’hui de ne pas douter de la qualité de son instruction. Il n’est pas question à l’audience de refaire toute l’histoire judiciaire qui s’est terminée sur un fiasco. Les débats se concentrent sur l’homme dans le box des accusés. Daniel Legrand acquitté en 2004 mais jugé à présent pour des faits supposés avoir été commis avant ses 18 ans.
En résumé, Fabrice Burgaud estime que trois séries d’aveux successifs de l’accusé en début d’instruction ont forgé sa conviction. Il affirme que Daniel Legrand donnait alors beaucoup de détails sur des scènes de viols d’enfants. Il ajoute aussi qu’un autre accusé de l’époque disait conduire le fils Legrand souvent à Outreau.
#Outreau Le juge Burgaud explique que Daniel Legrand a avoué les faits à 3 reprises. "Il avait l'air sincère", dit le magistrat.
— laurent doulsan (@laurentdoulsan) May 22, 2015
De nombreuses questions ont aussi été posées au magistrat sur les informations dont il aurait pu disposer avant les interrogatoires de Daniel Legrand afin de mesurer si ces éléments ont pu amener des aveux bien plus circonstanciés. Sur ce point, Fabrice Burgaud a démenti s’être livré à ce genre de manipulation. Le magistrat n'a pas remis en cause son travail et a tenté de justifier ce qu'il avait fait. "J'attendais, sinon des excuses, au moins un peu de retenue et d'analyse introspective de ce qu'il avait fait, mais rien du tout," a déclaré vendredi soir Maître Julien Delarue, avocat de Daniel Legrand.
Le procès reprend mardi à Rennes.
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