Affaire des biens mal acquis : le témoignage d’un ancien mercenaire tente de discréditer l’avocat des parties civiles
Le premier procès des "biens mal acquis" par des chefs d'État africains et leurs proches, celui du fils aîné du président de Guinée équatoriale Teodorin Obiang, a été troublé lundi par la mise en cause d'un avocat des parties civiles par l'ex-mercenaire Simon Mann.
Déstabilisation dans tous les sens lundi 26 juin pour la suite du procès des biens mal acquis : si durant toute la journée, le tribunal a entendu des opposants et chefs d'entreprises venus témoigner de la réalité de la corruption dans le pays, c'était sans compter sur la défense du prévenu. Citant à la barre Simon Mann, un ancien mercenaire, ce dernier a tenté de jetter le trouble sur William Bourdon, l'avocat des parties civiles, lequel s’est retrouvé accusé de vouloir déstabiliser le régime de Guinée équatoriale.
L'avocat accusé d'être en relation avec les déstabilisateurs du régime
William Bourdon est accusé par le mercenaire d’avoir été en relation par mail depuis 2007 avec ceux qui, depuis plus de 15 ans, tentent de déstabiliser le régime politique de Guinée équatoriale. Originaire d’Afrique du sud, Simon Mann s’exprime en anglais, et la présidente du tribunal demandera à deux reprises à l’homme de 65 ans de bien vouloir répéter ses propos afin qu’ils soient retranscrits mot pour mot. Aujourd'hui à la retraite, Simon Mann fut celui qui, à deux reprises, tentera de réaliser un coup d’État en Guinée équatoriale, écopant au passage de plusieurs années de prison.
Me Bourdon pourrait porter plainte pour faux ou diffamation
En échange de la grâce du président Obiang, l’homme décide de changer de camp et d’aider à trouver ceux qui ont voulu ou veulent faire tomber le régime. Aussi sous-entend-il à la barre que maître Bourdon, qui œuvre depuis des années pour que ce procès ait lieu, connaissait depuis dix ans certains commanditaires des coups d'État. Et donc, in fine, que son objectif, dans cette affaire, est politique. Des propos démentis immédiatement par William Bourdon, qui envisage de porter plainte pour faux ou encore diffamation.
Il est reproché au fils du président de Guinée équatoriale de s'être enrichi frauduleusement et d'avoir acheté pour plus de 100 millions de biens en France. Parmi les nombreux chefs d'accusation, on retiendra ceux de détournement de fonds publics et blanchiment d'abus de bien sociaux. Les premières plaintes d'associations avaient été déposées en 2007.
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