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Affaire Borrel : comment Djibouti a tenté de faire taire un témoin clé

Rebondissement dans l'affaire Borrel, ce magistrat français assassiné en octobre 95, à Djibouti. Un témoin clé parle aujourd'hui, pour la première fois. Il accuse Djibouti d'avoir tenté de le faire revenir par tous les moyens sur son témoignage.
Article rédigé par Rémi Ink
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Maxppp)

Mohamed Alhoumekani est l'ancien responsable de la garde
présidentielle à Djibouti. Et c'est un rescapé. Retenu pendant plus de trois
mois au Yémen : emprisonné puis interdit de quitter le pays, il échappe à
une fusillade et se réfugie en Belgique.

"Je me suis échappé
clandestinement, sans carte d'identité et sans passeport."

L'homme accuse le président
djiboutien, Ismaël Omar Guelleh, dans l'affaire Borrel. Il accuse notamment Djibouti
d'avoir tenté de le faire revenir par tous les moyens sur son témoignage dans
l'affaire Borrel.

"J'ai eu la visite du chef d'Etat
major général des armées djiboutien. Il m'a fait comprendre que j'avais intérêt
à changer sur le dossier de l'assassinat du juge Borrel, sinon je risquais de
perdre ma vie."

Mohamed Alhoumekani explique également avoir reçu la visite de l'ambassadeur
de Djibouti sur place, accompagné de haut dignitaires yéménites. "On m'a
proposé des millions de dollars. Le deal principal, c'était de me faire changer
mon témoignage
", explique-t-il.

L'homme assure être en possession d'enregistrements audio
qui prouveraient ses accusations. Il se dit prêt à les livrer aux juges en
charge de l'enquête sur l'affaire du juge Borrel.

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