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Affaire Bettencourt : l'instruction est terminée

Une semaine après avoir placé Nicolas Sarkozy en examen, les trois juges d'instruction bordelais chargés de l'affaire ont bouclé leur enquête jeudi. Ils ont transmis leur dossier au parquet qui dira d'ici quatre mois environ qui doit être jugé dans cette affaire ou 12 personnes sont mises en examen.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Benoit Tessier Reuters)

L'enquête "est terminée" a annoncé le procureur de
la République de Bordeaux, Claude Laplaud. Les trois juges d'instructions,
Jean-Michel Gentil, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël ont bouclé leur
information après deux ans de travail et à l'issue d'une semaine folle.

Depuis le 10 novembre 2010, ce sont les juges bordelais qui
s'occupent de ce dossier qui était auparavant instruit à Nanterre. Il avait été
délocalisé en raison de l'atmosphère entre magistrats devenue délétère. Des
trois volets de l'affaire, celui bouclé jeudi est le plus volumineux. Il
concerne les possibles malversations commises aux dépens de Liliane
Bettencourt.

Douze mis en examen 

Dans ce dossier, 12 personnes ont été mises en examen. Le premier
est François-Marie Banier, l'homme par qui tout est arrivé. Ancien ami de
Liliane Bettencourt, il a reçu environ un milliard d'euros de cadeaux au fil
des années de la part de la femme la plus riche du monde.

D'autres proches de
la milliardaire ont également été mises en examen, avocat, notaires, gérant d'île
paradisiaque. Ils sont soupçonnés d'avoir essayé d'abuser de la vieille dame
aujourd'hui âgée de 90 ans et placée sous tutelle de sa famille.

Et puis il y a le volet politique, ou deux personnalités politiques de premier
plan ont été mises en examen. Eric Woerth d'abord, ancien trésorier de campagne
de Nicolas Sarkozy. Et Nicolas Sarkozy lui-même la semaine dernière.

Dans quatre mois environ, le temps pour que chacune des
parties concernées puisse faire des demandes procédurales (ce qui pourrait
donner lieu à de nouveaux rebondissements), le parquet dira qui doit être jugé
dans cette affaire et qui doit bénéficier d'un non-lieu. Les juges peuvent
toutefois passer outre ces réquisitions.

À lire : Les personnages-clés de l'affaire Bettencourt

Une semaine de polémique

La mise en examen de Nicolas Sarkozy pour abus de faiblesse
a suscité une intense polémique. Ses proches et ses amis se sont élevés contre
une mise en examen "injuste". Son ancienne plume, Henri Guaino, a
accusé le juge Gentil d'avoir déshonoré la justice. Le juge Gentil a fait
annoncer qu'il déposait une plainte.

Conséquence de ces polémiques – c'est en
tous cas ce que disent de nombreux hommes politiques de gauche et des
magistrats – le juge a reçu des menaces de morts.

Jeudi soir, François Hollande a – tout en rappelant la
présomption d'innocence de Nicolas Sarkozy – demandé à ce que les juges soient
"respectés pour leur indépendance" . "Je ne peux accepter qu'un
juge puisse être suspecté"
, a expliqué le chef de l'État.

 

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