Affaire Bettencourt : l'audience sur les recours encore reportée
Nouveau report dans le volet de l'affaire Bettencourt pour lequel Nicolas Sarkozy est mis en examen. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux avait déjà reporté l'audience le 25 avril sur une demande du parquet général à laquelle la défense s'était associée. Elle a été une nouvelle fois reportée, au 2 juillet.
"Je voudrais rendre hommage à la cour qui par cette décision va permettre à cette affaire d'être examinée par la justice,d'une part dans de bonnes conditions de sérénité, d'autre part avec une information complète sur les derniers événements dont la presse s'est fait l'écho ", a déclaré Me FrancisTeitgen, au nom de l'ensemble des avocats de la défense.
Un lien entre le juge Gentil et une experte
Cette décision intervient une semaine après les révélations sur les liens entre le juge d'instruction Jean-Michel Gentil et une experte ayant examiné Liliane Bettencourt. Le Parisien a révélé la semaine dernière que Sophie Gromb avait été le témoin de l'épouse du juge d'instruction Jean-Michel Gentil à son mariage.
Dans la foulée, plusieurs mis en examen de l'affaire Bettencourt ont réclamé que le parquet de Bordeaux soit dessaisi du dossier. Ils
dénoncent une certaine partialité. Leurs avocats ont déposé "une
requête de suspicion légitime" devant la Cour de cassation. Cette dernière doit
statuer d'ici 10 à 15 jours.
Des demandes de nullité de tout ou partie de la procédure
Les avocats de la plupart des mis en examen ont déposé des demandes de nullité de tout ou partie de la procédure. C'est le cas de Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy. Ce dernier s'est attaqué à la validité de l'expertise médicale qui a déterminé le 7 juin 2011 que Liliane Bettencourt était en état de démence sénile depuis septembre 2006, la clé de voûte du dossier à l'origine des poursuites.
Thierry Herzog a notamment fait valoir que l'ancien chef de l'Etat, soupçonné d'avoir profité de la faiblesse de l'héritière de L'Oréal en 2007 pour lui soutirer de l'argent en vue de financer sa campagne électorale, a été mis en examen pour abus de faiblesse sur la base des textes actuels. Or, ces textes prévoient depuis 2009 que la vulnérabilité de la victime doit être apparente ou bien connue de l'auteur, ce qui est complexe à prouver.
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