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Adeline Hazan : "Aucune administration pénitentiaire ne sait comment faire avec les détenus radicalisés"

La contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, a rendu public ce mercredi un bilan du regroupement d'individus radicalisés en prisons. Au micro de France info, elle a insisté sur le danger que peut représenter ce mode de fonctionnement.
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  (La prison de Fleury-Merogis, dans l'Essonne © Reuters/Charles Platiau)

Un bilan du regroupement en détention des personnes radicalisées a été rendu public ce mercredi par la contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan. Elle et ses équipes ont rencontré 64 des 67 détenus qui se trouvaient entre février et mai 2016 dans les cinq unités ouvertes en janvier dernier. "On s’aperçoit qu’aucune administration pénitentiaire dans aucun pays ne sait comment faire avec les détenus radicalisés. En France comme ailleurs, on tâtonne, on expérimente" , a-t-elle expliqué sur France Info. "Ce phénomène est extrêmement complexe, tous les pays européens y sont confrontés" a-t-elle ajouté.

Regroupement d'individus radicalisés dans les prisons : "On a créé un régime spécial sans le dire", selon la contrôleure générale des lieux de privation de liberté
 

"Il y a dans ce regroupement des dangers"

"Il y a dans ce regroupement des dangers. De regrouper dans des mêmes unités des personnes qui ont des niveaux de radicalisation extrêmement différents, (…) ça me paraît présenter beaucoup plus de risques que d’avantages" , a continué Adeline Hazan, ancienne maire de Reims. Ajoutant que le regroupement des personnes radicalisées "est plutôt un moyen pratique pour l’administration pénitentiaire".

"On a créé un régime spécial sans le dire. La loi du 3 juin 2016 contre le terrorisme et la criminalité organisée a fini par légaliser ces unités dédiées et donner la possibilité d’un recours pour les détenus, ce qui n’était pas possible jusqu’à présent", a expliqué Adeline Hazan.

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