A Lyon, un détenu dénonce l'"arnaque" des produits vendus en prison
Avec l'autorisation de la direction de la prison de Lyon-Corbas, un détenu a publié un article mettant en évidence les prix prohibitifs des denrées proposées à l'achat.
La publication de l'enquête a fait l'effet d'une petite bombe. Corbacabana, journal réalisé par un détenu de la prison de Lyon-Corbas (Rhône), a consacré son numéro d'avril aux prix prohibitifs de la nourriture en détention. Verdict de cette enquête, dont Rue89 Lyon se fait l'écho lundi 20 juillet : la grande majorité des produits proposés à l'achat aux détenus sont plus chers qu'à l'hypermarché Auchan le plus proche. "Le constat est sans appel (…). Jusqu'à 57% plus cher pour l'eau minérale et à peine moins pour les pommes de terre. Seule la canette de coca et la boîte de thon sortent leur épingle du jeu", note l'article.
En cause : les tarifs pratiqués par la société Eurest, chargée par l'administration pénitentiaire de la vente de ces produits (la "cantine", dans le jargon carcéral). "€urest : la grande arnaque ?", titre la une du journal.
Rue89, qui a pu consulter le dossier, évoque "une véritable enquête journalistique", nourrie de "nombreux témoignages". Fidèle aux règles de déontologie journalistique, l'auteur de l'article, un ancien marin-pêcheur, a pris soin de publier dans le même temps une interview de la responsable d'Eurest pénitentiaire et un encadré rapportant l'avis du directeur de la prison.
Le détenu, qui écrit la quasi-totalité des articles du journal, pensait que son enquête se heurterait à la censure pénitentiaire. Mais il n'en a rien été. Mieux : le directeur de l'établissement n'en a pas changé un seul mot.
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