400 euros d'amende pour avoir filmé Nancy avec un drone
On sait désormais ce qu’il en coûte d’utiliser un drone équipé d’une caméra en ville. Thomas Nans, un jeune Nancéien de 18 ans, était le premier utilisateur de drone mis en cause par la justice pour avoir réalisé un clip vidéo avec des images de la ville. Il a finalement écopé, ce mardi, d’une amende de 100 euros pour non-respect de la réglementation et de 300 euros pour mise en danger de la vie d’autrui.
Prises de vues aériennes de la place Stanislas, des monuments célèbres et de la vieille ville : son clip, posté sur les plateformes de partage de vidéos, avait été vu près de 400 000 fois. Un joli coup de pub pour ce jeune entrepreneur qui avait lancé deux sociétés dans la communication et dans la location de caméras et de drone. Mais son succès a alerté des autorités, dont la direction générale de l'aviation civile (DGAC) qui lui a rappelé les règles relatives aux drones civils.
Une réglementation stricte
"J'ai l'impression d'avoir été traité comme un méchant délinquant ", s’est indigné le jeune homme, qui passe son bac le mois prochain. Les réseaux sociaux s’étaient enflammés à l’annonce des poursuites pénales, une page de soutien sur Facebook avait même recueilli plus de 12.000 adhésions.
L’affaire avait également ouvert le débat sur l’autorisation des drones civils. Longtemps cantonnés au secteur militaire, ces engins volants sont aujourd’hui de plus en plus utilisés dans le domaine de la photo et de la vidéo.
Pourtant, dès avril 2012, une réglementation très stricte sur leur utilisation a été mise en place par la DGAC : dans les zones peuplées, le drone ne doit pas dépasser un poids de 4 kg ni les 150 mètres de haut, et ne pas s'éloigner de plus de 150 mètres du pilote. L’utilisateur doit également passer une formation similaire à celle des pilotes d'ULM et obtenir une autorisation particulière. Dans les zones non peuplées, la réglementation s'assouplit?
La France trop contraignante pour le marché du drone ?
Interrogé à sa sortie du tribunal sur ses projets après sa condamnation, Thomas Nans a dit avoir été "refroidi dans l'idée qu'il s'agit d'un marché en pleine expansion " et a "l'impression de s'être fait couper les ailes ". Sa passion pour le drone malgré tout intacte, il réfléchit à se développer ailleurs que sur le territoire français.
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