Journée spéciale : les vacances des Français
En mars dernier, deux Français sur trois (66%) déclaraient avoir l’intention de partir. C’était déjà huit points de moins que l’année dernière. Un mois plus tard, en mai, ils n’étaient plus de 56% ! Selon Ipsos qui a mené l’enquête, ce phénomène est directement lié à la baisse du budget moyen que nous entendons désormais consacrer à nos congés : 1.717 euros cette année, contre 1.934 euros en 2008, soit une baisse de 6%.
C’est en France que cette révision des projets de vacances est la plus marquée. Trois Italiens sur quatre (76%) affirment qu’ils partiront cet été, les Belges (+1%) et les Britanniques (-3%) l’espèrent à 64%, les Autrichiens à 62% (stable), les Espagnols à 61% (-4%) et les Allemands à 56% (-1%).
Destination unique et système D
Première conséquence, si plus d’un Français sur deux affirme qu’il prendra tout de même des vacances, ce sera pour une destination unique, alors que les vacances en plusieurs endroits successifs étaient plus fréquentes par le passé. Par ailleurs, la tendance à organiser soi-même son périple, notamment grâce à Internet, se confirme pour 70% des vacanciers – chiffre en hausse de cinq points.
S’ils ont multiplié la casse pour la saison d’hiver – la plupart des réservations avaient été faites avant la crise, les tour-opérateurs s’attendent à passer le pire été depuis des années. Face à la chute de la demande, et en l’absence totale de visibilité – les réservations ont encore baissé de 12% en avril-mai, ils tirent les prix avec leurs fournisseurs hôteliers, négocient et renégocient à la baisse en permanence, et multiplient les déstockages sur Internet. Notamment pour les départs immédiats en juillet, pour lesquels ils affichent des promotions allant jusqu’à -50% !
D’autres misent sur des niches, pour certaines, très novatrices : comme cette agence espagnole qui a noué un partenariat avec une clinique madrilène. L’agence Rainbow Tourism propose un "package" incluant des services touristiques classiques et un traitement de reproduction assistée (don d’ovocyte, adoption d’embryons, insémination artificielle, fécondation in-vitro). Clientèle visée : la population lesbienne, en quête de maternité.
Plus sérieusement, le camping et le gîte semblent être les seules formules à tirer leur épingle du jeu : les Gîtes de France revendiquent un niveau de réservations stable pour cet été. Quant aux restaurateurs, ils comptent sur la baisse de la TVA à 5,5% qui entre en vigueur au 1er juillet, pour attirer le chaland et sauver leur saison.
Gilles Halais, avec agences
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