"Je n’étais pour elle plus son fils", Mehdi Aifa, homosexuel, témoigne
En France, l’homophobie est encore présente dans de nombreux foyers. Près de la moitié des victimes, dans la sphère familiale, ont moins de 25 ans. Mehdi Aifa a été mis à la rue par sa mère quand elle a appris son homosexualité, il témoigne pour Brut.
Medhi Aifa a 26 ans. En 2012, il a été chassé de son foyer par sa mère, qui venait de découvrir qu’il était homosexuel. "La réaction c’était des injures, des coups, des crachats. [...] Je n’étais pour elle plus… plus son fils", explique, avec émotion, le jeune homme.
Avant d’être mis dehors, sa mère a déchiré sa carte d’identité et a aussi brûlé l’une des pages de son livret de famille : "je sais pas, symboliquement, peut-être pour montrer que je vais disparaître", précise-t-il.
Dans la rue, seul, Mehdi ne fait pas "étalage de sa misère". Il estimait, "n’avoir plus d’avenir", "donc j’ai beaucoup pensé au suicide", ajoute-t-il, mais est parvenu à s’en remettre avec du temps. Selon un étude de INPES communiqué par SOS homophobie, les jeunes LGBT ont 2 à 7 fois plus de risques de faire une tentative de suicide.
De très jeunes victimes
En juillet 2012, Mehdi Aifa a atterrit au Refuge, une association venant en aide aux jeunes victimes d’homophobie et de transphobie, leur proposant, notamment, un hébergement d’urgence.
Le jeune homme y est resté presque sept mois. L’association lui a permis de vivre, d’atteindre son indépendance et son autonomie : "sans elle, honnêtement, je pense que… je serais mort", assure-t-il.
Depuis qu’il est parti de chez lui en 2012, Mehdi pense être parvenu à se reconstruire : "Je pense que le rejet de ma mère, il est resté en moi, quelque temps. Après au contraire je m’en suis servi comme une force. Moi, après mon objectif c’était de vivre ma vie. Moi, Mehdi, homosexuel qui s’assume. J’ai plus à cacher mon identité et maintenant j’ai fait mon deuil de ma mère", conclut-il.
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