"Ne ferme pas les frontières de nos vies !" : le métro parisien victime d'une campagne d'affichage sauvage anti-IVG
La RATP va porter plainte après que plusieurs de ses rames de métro ont été l'objet, mercredi, d'une campagne d'affichage illégale de la part d'un groupe anti-IVG.
La disposition est toujours la même. A droite, la photo d'un des candidats à la présidentielle. Et à gauche, un message clairement anti-avortement. Voilà sur quoi sont tombés les passagers du métro parisien, mercredi 26 avril. Cette fois, les affiches n'ont pas été collées sur les murs des stations. Elles ont directement été mises à l'intérieur des rames, dans les espaces réservés normalement à la publicité.
Chaque candidat a droit à son message personnalisé. "Ne ferme pas les frontières de nos vies !", exige celle destinée à Marine Le Pen, accompagnée du mot-dièse #BREXIVG. "La France doit être une chance pour tous. Alors laisse-nous la chance de vivre", peut-on lire sur celle d'Emmanuel Macron, sous le hashtag #enmarchepourlavie. Jean-Luc Mélenchon, François Fillon et Benoît Hamon sont également interpellés.
Dès la découverte de ces affiches, plusieurs internautes ont fait part de leur étonnement sur Facebook et Twitter.
Mais enfin, c'est quoi dans le métro parisien ces pubs délirantes contre l'IVG ? D'habitude, la régie pub de la RATP est plus sourcilleuse pic.twitter.com/xNcii6qgma
— Laurent Delmas (@LtDelmas) 25 avril 2017
Je viens de tomber sur ça dans le metro @ratp vous etes sérieux pic.twitter.com/0rqyIChVv8
— Thymbody (@tykairm) 25 avril 2017
"Je ne sais pas qui a fait ça"
Un logo, placé tout en bas de l'affiche, laisse penser que cette campagne a été orchestrée par Les Survivants, un mouvement anti-avortement qui revendique un millier de membres partout en France. Contacté par franceinfo, son fondateur Emile Duport reconnaît en être l'auteur. En revanche, il nie être derrière l'action sauvage dans le métro. "Ces affiches, je les ai conçues il y a plusieurs semaines pour inciter les cinq principaux candidats à la présidentielle à se positionner sur le droit à l'avortement. Le reste, ce n'est pas moi. D'ailleurs, je ne cautionne pas. Il y a effraction."
Emile Duport, qui dirige une agence digitale dans la vie, a néanmoins sa "petite idée" sur les personnes qui ont pu réaliser cette action coup de poing. "Ce sont certainement des membres parisiens de l'association. Ils sont une centaine, tous très jeunes. Et très libres aussi."
Ils agissent indépendamment de moi. Je ne leur ai donné aucune consigne. Ce n'est pas mon problème.
Emile Duportfranceinfo
"T'inquiète, je vais t'aider à ne pas gâcher ta vie"
A la RATP, la réaction a été immédiate. Depuis ce matin, les conducteurs sont priés de passer dans les rames pour retirer chacune des affiches. La régie des transports parisiens condamne "cet acte malveillant" et annonce qu'elle va porter plainte. Mais elle est, pour l'heure, incapable de préciser "l'ampleur de cet affichage sauvage".
Ce n'est pas la première fois que des groupes anti-avortement se servent de l'espace public pour faire passer leur message. En janvier dernier, des affiches avaient été collées sur les Abribus de plusieurs arrondissements de la capitale. "T'inquiète, je vais t'aider à ne pas gâcher ta vie", pouvait-on notamment lire. Le groupe JCDecaux avait alors, lui aussi, porté plainte pour vandalisme.
Station de taxis & abri bus, Paris XVI, 2017 pic.twitter.com/FNvRXobYpV
— guy birenbaum (@guybirenbaum) 16 janvier 2017
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