IVG dans la Constitution : Xavier Bertrand demande aux sénateurs LR "de voter pour" le texte, en l'état
Avant le vote du Sénat sur l'inscription de l'IVG dans la Constitution, mercredi 28 février, Xavier Bertrand s'adresse aux sénateurs Les Républicains (LR), majoritaires avec les centristes. "Je leur demande de voter pour que le droit à l'avortement, que tout ce qui est contenu dans la loi Veil soit sanctuarisé, protégé dans la Constitution", affirme le président LR de la région Hauts-de-France sur franceinfo.
L'ancien ministre de la Santé compte surtout sur eux pour adopter ce projet de loi sans le modifier. "Je souhaite qu'il y ait vraiment un vote conforme", affirme-t-il. C'est loin d'être un détail : pour passer à l'étape suivante, le vote du Congrès réunissant députés et sénateurs, le projet de loi doit être voté sans changer une virgule. Or, la formulation du texte fait tiquer une partie des sénateurs de droite et du centre. Il prévoit que "la loi détermine les conditions dans lesquelles s'exerce la liberté garantie à la femme d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse". Un amendement de suppression du mot "garantie" au profit d'une simple "liberté" est défendu par ces sénateurs.
"Ce doit être une garantie", insiste Xavier Bertrand. "On s'est déjà trompés par le passé", lance-t-il à l'intention des LR à la Haute-Assemblée. Il cite l'exemple du mariage pour tous, en 2013. "À l'époque, on n'a pas entendu l'aspiration de ces personnes de même sexe qui voulaient se marier. On n'a pas entendu leur cri, on n'a pas entendu leur sincérité", rappelle-t-il.
Il s'adresse en particulier au président LR du Sénat. "Le fait que des droits sociaux, sociétaux, soient inscrits dans la Constitution n'est pas récent, n'est pas nouveau. Il faut aujourd'hui cette étape supplémentaire", répond-il à Gérard Larcher. Ce dernier a en effet estimé sur franceinfo, le 23 janvier, que la Constitution "n'est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux".
Le sénateur des Yvelines souligne que si, l'IVG "n'est pas menacée" aujourd'hui "qui est capable de dire que dans cinq ans, dans dix ans ou dans vingt ans, ce droit ne sera pas écorné, qu'on ne cherchera pas à revenir en arrière ?". "Faire de la politique, c'est aussi anticiper", assène le candidat déclaré à la présidentielle de 2027.
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